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Secteur Bancaire en RDC : Les étrangers détiennent 80 % des actions, quel avenir pour les congolais ?

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Cet article est une tribune libre de Monsieur Henri Matona, Directeur général chez Kodiasimmo, publié sur son compte LinkedIn.

Le secteur bancaire en République Démocratique du Congo joue un rôle clé dans la redistribution des richesses et le financement de l’économie nationale. En agissant comme intermédiaires financiers, les banques collectent les dépôts des épargnants pour les prêter aux emprunteurs. Cette dynamique est essentielle pour le développement économique, mais elle soulève également des questions importantes sur la propriété et le contrôle des institutions financières.

Les défis de l’actionnariat étranger

En RDC, la majorité des banques sont détenues par des étrangers, notamment des Libanais, des Pakistanais, des Ouest-Africains, des Nigérians, des Kényans, des Tanzaniens et des Marocains. Cette situation pose un risque de discrimination envers les Congolais, qui peuvent éprouver des difficultés à obtenir des crédits. Pour pallier ce problème, il est impératif que la Banque centrale et le gouvernement congolais adoptent des mesures proactives pour encourager l’inclusion des Congolais dans le capital des banques.

Restructuration et inclusion

Une restructuration de l’actionnariat bancaire est nécessaire pour intégrer davantage de Congolais dans les équipes de gestion et les conseils d’administration des banques. Il ne suffit pas de nommer des Congolais à des postes décisionnels sans qu’ils détiennent des parts significatives dans ces institutions. Une participation active au capital est essentielle pour garantir un réel pouvoir décisionnel et éviter que les intérêts nationaux ne soient subordonnés à des intérêts étrangers.

Impact économique et intervention publique

La prolifération des supermarchés détenus par des étrangers, financés par des banques étrangères, est une conséquence directe de cette structure d’actionnariat. Ces établissements utilisent les dépôts bancaires des Congolais pour financer des projets qui, souvent, échappent au contrôle économique local. Une intervention publique est donc nécessaire pour corriger cette situation et protéger les intérêts des citoyens congolais. Le gouvernement et la Banque centrale doivent élaborer des politiques économiques et financières visant à renforcer la participation nationale dans le secteur bancaire.

Chiffres clés et perspectives

Selon les données récentes, seulement 20 % des banques en RDC ont une participation congolaise significative. Ce chiffre est alarmant et souligne la nécessité d’une action urgente. L’objectif devrait être d’augmenter cette proportion à au moins 50 % d’ici 2030, afin de garantir une meilleure représentation et un contrôle plus équilibré des ressources financières du pays.

Le secteur bancaire en RDC est à un tournant crucial. L’intégration des Congolais dans le capital des banques est non seulement une question de justice économique, mais aussi un impératif pour le développement durable du pays. En adoptant des mesures pour encourager la participation nationale, la Banque centrale et le gouvernement congolais peuvent assurer une répartition plus équitable des ressources et promouvoir une croissance inclusive.

M.MATUVOVANGA

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