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Sud-Kivu : reprise des activités minières sous conditions strictes, quelles implications pour l’économie locale ?

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Le Sud-Kivu retrouve son dynamisme minier après l’annonce faite par le gouverneur Jean Jacques Purusi, autorisant la reprise des activités minières sur l’ensemble de la province. Cette décision intervient quelques semaines après une suspension généralisée qui avait impacté plus de 540 entreprises minières opérant souvent en dehors des cadres réglementaires. Désormais, les sociétés en règle peuvent poursuivre leurs activités, tout en se conformant à de nouvelles exigences mises en place pour réguler le secteur.

« Les entreprises en conformité avec la loi sont invitées à reprendre l’exploitation, mais sous la supervision stricte d’une commission de suivi. Ce dispositif a pour objectif d’assurer que les ressources minières profitent au développement de la province et non à des conflits ou à la misère de la population », a précisé Jean Jacques Purusi lors de son intervention. Ce nouveau cadre de contrôle vise à mettre fin aux pratiques frauduleuses tout en maximisant les retombées économiques pour la région.

Des conditions strictes pour une reprise responsable

La reprise des activités minières ne s’est pas faite sans conditions. Le gouverneur a imposé 12 critères incontournables que les entreprises doivent respecter pour continuer leurs opérations. Parmi celles-ci, on compte l’ouverture obligatoire de bureaux dans la province, ainsi que l’établissement de représentations dans les différents territoires miniers.

« Nous avons exigé des sociétés qu’elles contribuent activement au développement local, notamment en participant à l’entretien des infrastructures routières essentielles à l’acheminement des minerais », a indiqué M. Purusi. Cette initiative vise non seulement à faciliter le transport des ressources, mais aussi à améliorer les conditions de vie des habitants.

D’autres exigences incluent le règlement des taxes et amendes dues aux autorités provinciales et nationales. Un effort particulier est également demandé aux entreprises pour garantir la transparence de leurs activités, notamment par la déclaration des engins utilisés sur les sites miniers.

La contribution au développement régional au cœur de la démarche

Les sociétés minières se sont montrées réceptives à l’appel des autorités locales. Plusieurs d’entre elles ont déjà pris des engagements concrets en matière de contribution sociale et économique. Les accords prévoient, par exemple, le financement de projets d’infrastructures locales ou encore le versement de compensations financières aux communautés touchées par l’exploitation minière.

La reprise des activités dans le secteur des 3T (étain, tungstène et tantale), une étape importante pour l’économie provinciale, s’inscrit dans cette dynamique de relance. Le Sud-Kivu est l’une des provinces les plus riches en ressources minières en République Démocratique du Congo, et la gestion rigoureuse de ces ressources est essentielle pour le développement régional. Avec cette nouvelle réglementation, l’administration espère réduire les pertes économiques causées par l’exploitation illégale, estimée à des millions de dollars chaque année.

Une régulation renforcée après une longue période de suspension

Cette nouvelle étape dans la régulation du secteur intervient après plusieurs mois de blocage. Le 18 juillet 2024, Jean Jacques Purusi avait signé un arrêté provincial (N°24/246/GP/SK DU 18/07/2024) suspendant toutes les activités minières dans la province. À cette époque, les autorités avaient recensé des centaines d’entreprises opérant en dehors des normes légales, un chiffre qui soulignait l’ampleur des dysfonctionnements dans ce secteur crucial pour l’économie locale.

En levant ces restrictions, la gouvernance provinciale espère instaurer un environnement plus propice aux investissements tout en garantissant que les richesses extraites profitent à la population et au développement des infrastructures. La mise en place d’une commission de suivi devrait permettre de maintenir cette dynamique et d’assurer une gestion plus transparente des ressources naturelles du Sud-Kivu.

M. KOSI

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