En pleine controverse, des avocats de la République Démocratique du Congo (RDC) ont récemment soulevé des accusations sérieuses contre Apple, affirmant que l’entreprise technologique américaine utilise dans ses produits des minerais provenant de sources douteuses. Ces substances, essentielles pour la fabrication de composants électroniques, seraient extraites illégalement de mines situées en RDC avant d’être exportées clandestinement vers le Rwanda.
Ces allégations ont pris forme dans une mise en demeure rédigée par les avocats mandatés par Kinshasa, qui a été envoyée aux filiales françaises d’Apple ainsi qu’à sa maison-mère aux États-Unis. La démarche juridique pourrait potentiellement s’ensuivre, soulignant la gravité des implications pour Apple et ses chaînes d’approvisionnement.
Selon des informations relayées par l’Agence France Presse, l’accusation porte sur l’utilisation par Apple de minerais 3T – étain, tantale et tungstène – qui auraient été extraits sous la contrainte, avec la participation de groupes armés exploitant la violence. Un rapport de 2015 de l’ONG The Enough Project apporte également des précisions alarmantes sur le sujet, évoquant la main-d’œuvre forcée, y compris des enfants, employée dans ces mines.
De son côté, Apple a répondu par le biais de son rapport annuel sur les minerais du conflit, affirmant ne pas avoir trouvé de preuves concrètes que les fonderies ou raffineries faisant partie de sa chaîne d’approvisionnement aient financé ou bénéficié à des groupes armés en RDC ou dans les pays avoisinants.
La société est désormais sommée de fournir des réponses détaillées à une liste de questions concernant l’origine des minerais utilisés dans ses produits, avec un délai de réponse fixé à trois semaines.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur les responsabilités des entreprises multinationales dans la surveillance de leurs chaînes d’approvisionnement, en particulier dans des régions où les droits humains sont constamment bafoués. Elle met également en lumière la complexité des chaînes d’approvisionnement globales et les défis liés à la traçabilité des minerais stratégiques.
Rédigé par l’équipe éditoriale de Lepoint.cd