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Transformation minière en RDC : comment 21% de taux d’électrification freine la croissance

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La République démocratique du Congo (RDC), connue pour ses immenses richesses minières, a longtemps été un fournisseur mondial de matières premières brutes. Avec des réserves de cobalt, de cuivre, de lithium et de coltan parmi les plus importantes de la planète, la RDC se trouve au cœur des industries technologiques et de la transition énergétique mondiale. Pourtant, ces ressources stratégiques ont, jusqu’à présent, principalement quitté le pays sans valeur ajoutée significative. Aujourd’hui, un tournant stratégique se dessine alors que le pays ambitionne de transformer ces ressources localement pour maximiser leur impact économique.

Depuis quelques années, des initiatives gouvernementales, accompagnées de partenariats internationaux, visent à favoriser une chaîne de transformation sur le sol congolais. Un exemple marquant de cette dynamique est la coopération entre la RDC et la Zambie, qui a abouti à la création d’une zone économique spéciale en 2021 dédiée à la production de batteries électriques. Ce projet symbolise la volonté du continent africain de s’affranchir de sa dépendance aux importations de composants technologiques et de s’imposer dans la chaîne de valeur des énergies renouvelables. Avec une telle initiative, la RDC pourrait renforcer sa main-d’œuvre locale tout en consolidant une position de leadership en Afrique.

Lors du sommet du COMESA en octobre 2024, le président Félix Tshisekedi a réitéré l’engagement de son gouvernement en faveur de la transformation locale des matières premières. Selon lui, la RDC doit assumer un rôle central dans cette industrie pour briser le cycle de dépendance aux exportations brutes, un modèle qui jusqu’ici a freiné son développement. Cette vision pourrait contribuer de manière significative à la création d’emplois et à une croissance économique durable dans la région.

Cependant, malgré ces ambitions, plusieurs obstacles freinent l’essor de l’industrie de transformation minière en RDC. Le manque d’infrastructures, notamment dans le secteur énergétique, limite le potentiel industriel du pays, avec un taux d’électrification de seulement 21 %. Cette carence énergétique constitue un frein majeur pour assurer une production locale efficace et compétitive des matériaux. De plus, le secteur minier est encore marqué par des pratiques de corruption et des conflits d’intérêts, nuisant aux efforts de développement durable.

Malgré ces défis, la RDC dispose d’avantages considérables qui pourraient faire la différence. Son potentiel hydroélectrique, par exemple, offre une source d’énergie renouvelable capable d’alimenter les industries de transformation de manière écologique et à faible coût. Une analyse récente de BloombergNEF souligne que la production de matériaux pour batteries en RDC pourrait réduire significativement les émissions de carbone, renforçant ainsi la compétitivité des produits congolais sur le marché international.

En adoptant une stratégie de transformation locale, la RDC souhaite se redéfinir au sein de l’économie mondiale des matières premières. Cependant, pour concrétiser cette ambition, le pays devra intensifier ses investissements dans les infrastructures, améliorer la gouvernance du secteur minier et développer une main-d’œuvre qualifiée. Ces efforts seront déterminants pour garantir la pérennité de cette industrie en pleine mutation et assurer la prospérité économique de la RDC.

signé par M.KOSI

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