Face aux défis de la dégradation rapide des infrastructures et aux contraintes de financement des États africains, le partenariat public-privé (PPP) se positionne comme une solution pragmatique pour pérenniser les investissements dans les infrastructures routières. À Brazzaville, lors d’un atelier réunissant plusieurs ministres et experts du secteur, Alexis Gisaro Muvunyi, ministre d’État en charge des infrastructures en République démocratique du Congo (RDC), a défendu cette approche comme un levier essentiel pour sécuriser les investissements et assurer une gestion efficace des routes.
Le ministre Gisaro, dont la RDC a déjà fait l’expérience de la concession de certaines infrastructures routières, estime que le PPP permet non seulement de soulager les finances publiques, mais également d’optimiser la maintenance et la durabilité des infrastructures. « Les budgets publics sont restreints, et pourtant les besoins sont considérables. Le partenariat public-privé offre une alternative crédible pour répondre à cette réalité », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que l’expérience du Congo voisin pourrait servir de modèle pour la RDC.
L’un des exemples cités par le ministre est le réseau routier du Congo-Brazzaville, où la gestion professionnelle des routes par des concessionnaires privés a permis de garantir des standards de qualité internationaux. La route nationale RN1, longue de 535 km, et la RN1 bis, de 130 km, témoignent de l’efficacité d’une telle gestion, avec des travaux d’extension déjà prévus vers la RN2. Ce modèle de financement et de gestion met en avant la nécessité d’une approche structurée pour éviter la détérioration rapide des infrastructures, un problème fréquent dans la région.
Pour la RDC, ce type de collaboration représente plus qu’une simple solution de financement : il incarne une vision de développement qui s’aligne avec les ambitions de nombreux pays africains en matière de connectivité régionale. Selon Alexis Gisaro, la mise en place de PPP structurés et durables pourrait transformer les corridors routiers en piliers d’intégration économique pour l’Afrique centrale. « Chaque partenariat réussi dans ce secteur rapproche un peu plus nos États de l’objectif d’une infrastructure résiliente et accessible », a-t-il conclu.
Cet atelier, qui a attiré des représentants de plusieurs pays africains, témoigne de l’engagement des gouvernements à partager leurs expériences et à renforcer leur coopération dans le domaine des infrastructures. La RDC, le Gabon, le Cameroun et d’autres États de la région explorent les meilleures pratiques pour faire des routes un véritable catalyseur de croissance économique, en s’appuyant sur des modèles de financement novateurs comme le PPP.