Kinshasa, mégalopole en pleine expansion, s’apprête à concrétiser une nouvelle phase dans son combat pour l’accès à l’eau potable. Le gouvernement congolais et la Banque mondiale ont récemment présenté les avancées du Programme d’accès à l’eau et à l’assainissement (PACEA), un projet ambitieux destiné à améliorer les conditions de vie des millions d’habitants de la capitale et des régions environnantes.
Lors d’une rencontre stratégique organisée à Kinshasa, les acteurs impliqués ont confirmé que le 3ème module de l’usine d’eau potable d’Ozone, ainsi que le réseau ouest de Kinshasa, seraient opérationnels en 2025. Ce projet s’inscrit dans une perspective plus large, comprenant le lancement du programme AGRE dès la même année. Patrick Ndolo, spécialiste principal en eau à la Banque mondiale, s’est voulu optimiste en affirmant que ces initiatives traduisent des engagements concrets pour répondre aux besoins pressants des populations.
Les discussions entre le ministre des Ressources hydrauliques, Teddy Lwamba, et la délégation de la Banque mondiale, dirigée par Susanna Smets, ont permis d’aborder les priorités du gouvernement et d’évaluer les projets en cours. Ces échanges ont également été l’occasion de poser les bases pour de futures collaborations visant à renforcer les infrastructures hydriques dans d’autres villes comme Kananga et Goma.
Le défi reste cependant immense. Avec un accès à l’eau potable limité à moins de 3 % de la population, la RDC affiche l’un des taux les plus faibles de la région, bien en deçà de la moyenne subsaharienne de 60 %. Cette situation paradoxale, dans un pays regorgeant de ressources naturelles, pousse les autorités à accélérer les réformes. « La promesse du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, de prioriser l’eau et l’assainissement prend forme grâce au soutien financier de partenaires comme la Banque mondiale », a indiqué le ministre.
Le financement, estimé à plus d’un milliard de dollars, devrait permettre d’étendre l’approvisionnement en eau potable aux zones rurales et périurbaines, souvent négligées dans les programmes de développement. En plus d’améliorer l’accès à cette ressource vitale, ce projet ambitionne de renforcer les infrastructures d’assainissement, contribuant ainsi à la lutte contre les maladies hydriques qui touchent les populations les plus vulnérables.
Cette collaboration entre le gouvernement congolais et la Banque mondiale reflète une volonté commune de dépasser les obstacles structurels pour garantir un accès équitable à l’eau. Les ambitions affichées s’accompagnent toutefois de nombreux défis : la gestion des ressources, l’entretien des infrastructures et la mobilisation des financements nécessaires. Alors que 2025 se profile à l’horizon, la RDC est confrontée à une course contre la montre pour concrétiser ses engagements.
L’histoire du projet PACEA et des initiatives connexes s’écrit donc à un moment déterminant pour la République démocratique du Congo. Si les objectifs fixés sont atteints, ils pourraient ouvrir la voie à une transformation durable des conditions de vie des Congolais, tout en renforçant la résilience du pays face aux défis climatiques et sanitaires.
— M. MATUVOVANGA