Au 3 mars 2025, la conjoncture monétaire en RDC affiche une relative stabilité. Le franc congolais se négocie autour de 2 854 CDF pour 1 dollar américain, tandis que l’euro et la livre sterling se positionnent respectivement à environ 2 988 CDF et 3 614 CDF. Cette constance, obtenue grâce aux interventions régulières de la Banque Centrale du Congo (BCC), s’explique par des mesures de stabilisation appliquées via des adjudications de devises et une politique monétaire rigoureuse. La dépréciation du CDF s’est ainsi limitée à environ 6,2 % en 2024, bien inférieure aux 22,4 % enregistrés en 2023, en partie grâce aux recettes générées par le secteur minier qui renforcent les réserves de change.
Analyse de la stabilité monétaire

La BCC maintient une politique prudente afin de freiner l’augmentation des prix. Ainsi, l’inflation hebdomadaire est mesurée à +0,182 % au début de mars 2025, le cumul annuel s’établissant à 1,732 % et le glissement annuel atteignant environ 10,6 %. Le taux directeur demeure fixé à 25 % depuis août 2023, complété par un taux de facilité de prêt marginal à 26 % et un taux interbancaire avoisinant 7 %. Par ailleurs, l’émission de Bons BCC à court terme, avec des rendements proches de 24–25 %, incite les établissements financiers à déposer leurs excédents de liquidités auprès de la BCC. L’application de coefficients de réserve stricts – 12 % sur les dépôts en devises et équivalents pour la monnaie nationale – contribue également à contenir l’extension du crédit et à maîtriser la création monétaire.
Perspectives économiques
Les prévisions pour 2025 indiquent une croissance du PIB se situant entre 5 et 6 %, portée par le secteur extractif et par des investissements publics et privés soutenus. En 2024, la croissance s’était établie aux alentours de 6 %, illustrant la robustesse de la production minière et la résilience de certains secteurs non liés aux ressources naturelles. L’approbation, en janvier 2025, d’un nouveau programme du FMI offre par ailleurs un soutien financier destiné à faciliter la mise en œuvre de réformes structurelles et à renforcer les projets d’infrastructure. Toutefois, une baisse des cours internationaux des produits d’exportation et des conditions financières internationales moins favorables pourraient exercer des pressions sur le marché des changes et sur les finances publiques. Dans ce contexte, il demeure indispensable que les autorités assurent une coordination étroite entre la politique monétaire et la discipline budgétaire afin de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique.
— M. KOSI