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150 tonnes de coltan détournées : le Rwanda exporte plus qu’il ne produit, alors que 80 % des réserves restent en RDC.

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L’exportation frauduleuse de coltan vers le Rwanda, facilitée par la présence militaire dans certaines zones congolaises, impacte directement l’économie de la République démocratique du Congo. Dans le Nord-Kivu, des forces rwandaises et des groupes armés, notamment le M23, exercent un contrôle sur des sites miniers tels que Rubaya, détournant ainsi des ressources destinées au marché congolais.

Lors d’une entrevue avec un média allemand, Martin Kobler, ancien responsable de la MONUSCO entre 2013 et 2015, a expliqué que la résolution des conflits dans l’Est du pays passe par la lutte contre l’exportation illicite du coltan. Selon lui, le Rwanda se positionne aujourd’hui comme premier exportateur mondial de ce minerai en combinant une production locale limitée – environ 30 % de ses exportations – avec du coltan provenant des mines congolaises, alors que la RDC possède près de 80 % des réserves mondiales.

Par ailleurs, un rapport d’experts des Nations Unies publié le 8 janvier 2025 a révélé que pas moins de 150 tonnes de coltan ont été détournées depuis Rubaya vers le Rwanda. Dans cette zone, où le M23 a instauré une administration parallèle, les minerais sont mélangés à la production officielle Rwandaise, ce qui perturbe la transparence des chaînes d’approvisionnement des minéraux dits « 3T » (étain, tantale et tungstène) dans la région des Grands Lacs.

Martin Kobler a également souligné que l’action de l’Allemagne à elle seule ne permettrait pas de mettre fin à ces pratiques. Il a appelé à une réponse collective de la part de plusieurs pays occidentaux afin de faire pression sur Kigali et de rétablir l’ordre dans les échanges miniers. Selon lui, une démarche concertée est nécessaire pour contrer cette dérive qui prive la RDC de recettes indispensables à son développement économique.

— M. KOSI

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