Kinshasa a récemment été le théâtre d’une avancée technologique pour la préservation de l’environnement. La République démocratique du Congo, en collaboration avec cinq autres pays d’Afrique centrale, a dévoilé de nouveaux outils numériques dédiés aux paiements pour services environnementaux (PSE). Cette initiative, soutenue par l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI), vise à moderniser la gestion des financements liés à la conservation des forêts et à améliorer la transparence des transactions.
Ces dispositifs technologiques ont été conçus pour optimiser le suivi des ressources destinées aux projets environnementaux et assurer une meilleure répartition des fonds aux communautés locales impliquées. Grâce à cette avancée, les paiements liés aux services écologiques pourront être mieux encadrés, réduisant ainsi les risques de détournement et favorisant une utilisation plus efficace des financements.
« Nous devons garantir une gestion rigoureuse des ressources afin que les populations locales bénéficient réellement des initiatives de conservation », a déclaré la ministre de l’Environnement et du Développement durable, Eve Bazaiba, lors du lancement de ces outils à Kinshasa.
Le projet s’inspire des modèles déjà en place ailleurs, notamment au Costa Rica, qui est l’un des pionniers dans l’implémentation des PSE. Un accord a été conclu entre les pays d’Afrique centrale et cette nation latino-américaine pour partager les connaissances et accélérer la mise en œuvre des paiements en faveur de la préservation des écosystèmes. L’objectif est de tirer profit des expériences internationales pour adapter les mécanismes aux réalités locales.
Un document conjoint signé par les ministres des six pays partenaires a été présenté à l’issue des échanges. Il met en avant la nécessité de mobiliser des fonds publics et privés pour renforcer les initiatives existantes et soutenir les acteurs de terrain, en particulier les populations rurales et autochtones qui dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance. L’un des points clés soulignés par les signataires est l’importance d’un cadre financier stable et pérenne pour permettre aux programmes de conservation d’être viables sur le long terme.
Lors de cette rencontre, la ministre Eve Bazaiba a insisté sur l’urgence d’une action concertée. « Nos pays disposent d’une richesse écologique inestimable, mais nous devons nous donner les moyens de la protéger efficacement en impliquant l’ensemble des parties prenantes », a-t-elle précisé. Un engagement a été pris pour présenter un projet structuré à la COP30, afin de faire reconnaître la valeur des services écologiques fournis par les forêts du bassin du Congo.
Dans cette perspective, une feuille de route a été élaborée pour renforcer la coopération entre les États et structurer les mécanismes financiers permettant d’accélérer le déploiement des PSE. Le suivi de ces engagements sera essentiel pour mesurer l’impact des actions mises en place et assurer la viabilité du modèle économique adopté.
Durant trois jours, les représentants de la République du Congo, du Gabon, du Cameroun, de la Guinée Équatoriale, de la Centrafrique et de la RDC ont échangé sur les moyens d’harmoniser leurs stratégies et d’améliorer la gestion des ressources naturelles. Cette rencontre marque un pas important dans la construction d’un cadre financier mieux structuré pour la préservation des forêts et la mise en place de solutions adaptées aux besoins des populations concernées.
— M. MATUVOVANGA