Dans un communiqué publié ce vendredi 23 février 2024, l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont lancé un appel pressant à la communauté internationale pour mobiliser des fonds afin de faire face à la crise humanitaire qui sévit à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Selon les informations fournies par les agences, une enveloppe totale de 700 millions de dollars est nécessaire pour répondre aux besoins immédiats des populations touchées par le conflit dans la région. L’UNICEF recherche 400 millions de dollars pour financer ses interventions, tandis que le PAM lance un appel de 300 millions de dollars pour les six prochains mois.
Cette demande de fonds intervient alors que la situation humanitaire à l’Est de la RDC continue de se détériorer. Avec 6,9 millions de personnes déplacées, principalement à cause du conflit armé, la RDC est confrontée à l’une des plus importantes crises de déplacement interne sur le continent africain.
L’UNICEF met en avant plusieurs priorités urgentes pour répondre à la situation, notamment le déploiement de cliniques mobiles pour fournir des soins médicaux d’urgence, la prévention du choléra, la distribution d’articles non alimentaires, et la prise en charge des enfants non accompagnés. De son côté, le PAM insiste sur la nécessité de combler un déficit financier de 78 millions de dollars afin de maintenir ses activités vitales dans la région.
La violence continue de s’intensifier, avec des affrontements récents à seulement 25 kilomètres à l’Ouest de Goma, dans la cité de Sake, où des tirs croisés ont fait des victimes parmi les populations civiles, dont de nombreux enfants. Cette escalade de la violence a entraîné un nouvel afflux de déplacés vers les camps déjà surpeuplés, avec 214.950 personnes supplémentaires rejoignant les 500.000 personnes déjà déplacées autour de Goma.
Dans ce contexte, les agences humanitaires lancent un appel pressant à toutes les parties prenantes pour permettre un accès sécurisé et sans entrave aux populations affectées, afin de fournir une assistance vitale et de protéger les civils, en particulier les femmes et les enfants, les plus vulnérables face à cette crise.
Grant Leaity, représentant de l’UNICEF en RDC, souligne l’urgence d’une action concertée : « Les enfants de la RDC ont besoin de paix maintenant. Nous demandons que les enfants soient protégés dans cette guerre et que l’on mette fin à cette violence en redoublant d’efforts pour trouver une solution diplomatique. »
De son côté, Peter Musoko, Directeur pays et représentant du PAM en RDC, met en garde contre les conséquences désastreuses de l’inaction : « Nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire de grande ampleur. Ne nous y trompons pas : si nous n’agissons pas maintenant, des vies seront perdues. »