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Aurubis investit 800 millions de dollars dans une usine américaine capable de recycler 180 000 tonnes de cuivre par an, face à l’incertitude des droits de douane.

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Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, marquées par des droits de douane croissants, pourraient freiner les investissements dans l’industrie du cuivre, selon Aurubis, producteur allemand majeur du secteur. Bien que le cuivre ne soit pas directement visé par les nouvelles taxes américaines, les répercussions indirectes inquiètent. Toralf Haag, PDG d’Aurubis, a souligné que les incertitudes actuelles pourraient entraîner des retards ou des reports d’investissements dans les années à venir.

Aurubis, qui exporte moins de 1 % de sa production vers les États-Unis, est principalement concerné par l’impact sur ses clients européens, eux-mêmes touchés par les mesures tarifaires. La crainte est que ces clients réduisent leur consommation de cuivre, affectant ainsi la demande globale.

Parallèlement, Aurubis investit massivement dans le recyclage du cuivre aux États-Unis. L’entreprise a injecté 800 millions de dollars dans une nouvelle fonderie à Richmond, en Géorgie, capable de traiter 180 000 tonnes de déchets complexes pour produire 70 000 tonnes de cuivre raffiné par an citeturn0search1. Cette initiative vise à renforcer l’économie circulaire et à réduire la dépendance aux importations, alors que les États-Unis ont exporté près de 960 000 tonnes de déchets de cuivre en 2024, dont 41 % vers la Chine.

Cependant, l’introduction potentielle de droits de douane sur les importations de cuivre, y compris les déchets, pourrait compromettre ces efforts. Haag estime que de telles mesures seraient contre-productives, augmentant les coûts pour les consommateurs américains et freinant les initiatives de recyclage locales. Il souligne également que le cuivre est essentiel pour la transition énergétique et les applications de défense, et que les États-Unis ne peuvent pas répondre à leurs besoins en cuivre sans recourir aux importations.

Malgré ces défis, Aurubis reste optimiste. L’entreprise prévoit une demande soutenue pour ses produits multimatériaux et en cuivre au cours de l’exercice 2024/2025, avec des bénéfices avant impôts estimés entre 300 et 400 millions d’euros. Cette perspective positive repose sur la croissance des secteurs de la construction, de l’électrification et des centres de données, qui nécessitent des quantités importantes de cuivre.

En somme, Aurubis navigue dans un contexte économique incertain, entre opportunités de croissance et risques liés aux politiques commerciales. L’entreprise mise sur l’innovation et le recyclage pour maintenir sa position sur le marché mondial du cuivre.

— M. KOSI

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