Le marché du ciment gris à Kinshasa est en ébullition, avec une hausse inattendue des prix qui a suscité des préoccupations au sein du gouvernement. Alors que le sac de ciment de 50 kg se vendait habituellement à 33 000 francs congolais, soit environ 12 USD, il affiche désormais un prix de 40 000 francs congolais, soit environ 14 USD. Cette augmentation de 21 % a immédiatement attiré l’attention des autorités économiques.
Le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a averti les distributeurs impliqués dans des pratiques spéculatives qu’ils risquent de faire face à des sanctions sévères, en vertu des lois sur les prix et la concurrence. Cette hausse soudaine est liée à la rareté du ciment, exacerbée par une grève des chauffeurs de poids-lourds sur la RN1, principale voie de ravitaillement de Kinshasa depuis Matadi.
Dans un communiqué publié le 26 septembre, le ministère de l’Économie nationale explique que cette pénurie découle de la grève déclenchée le 16 septembre 2024. Les chauffeurs protestent contre le non-respect des engagements pris lors de l’atelier tripartite de novembre 2023 portant sur le secteur du transport routier. En conséquence, l’approvisionnement de Kinshasa en ciment et en d’autres produits essentiels a été gravement perturbé.
Le gouvernement s’efforce de rétablir la situation, travaillant d’arrache-pied pour normaliser la distribution et contenir cette flambée des prix. Les autorités ont d’ailleurs appelé les distributeurs à la responsabilité, afin d’éviter une détérioration supplémentaire de l’équilibre économique déjà fragile. L’objectif est de ramener rapidement le sac de ciment à son prix habituel, stabilisant ainsi le marché.
Le problème de la spéculation sur des produits essentiels, comme le ciment, met en lumière les vulnérabilités d’une économie qui dépend largement du transport routier pour son approvisionnement. En attendant une résolution de la crise, le spectre de nouvelles augmentations reste une menace pour les consommateurs et les entreprises locales, qui peinent déjà à gérer la hausse des coûts de construction.