La Première Ministre de la République Démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, a échangé avec le Premier Ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé, en marge de la conférence de Hambourg sur le développement durable. Cette rencontre a jeté les bases d’un partenariat économique renforcé entre les deux nations, axé sur la diversification des échanges et la promotion d’initiatives conjointes.
Les discussions ont mis l’accent sur le développement d’infrastructures clés pour faciliter la mobilité des biens et des personnes, mais aussi sur la nécessité d’investir dans les énergies renouvelables. Ce dernier point revêt une importance particulière pour la RDC, un pays où les besoins énergétiques sont en constante croissance. Avec plus de 60 % de sa population encore privée d’électricité, le potentiel hydroélectrique de la RDC, estimé à plus de 100 000 MW, représente une opportunité considérable pour alimenter non seulement son propre marché, mais également celui de la sous-région. Les deux Premiers Ministres ont donc exploré des pistes de coopération qui pourraient inclure la mise en place de parcs solaires et hydroélectriques, ainsi que la promotion de partenariats publics-privés dans ce secteur.
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire, qui connaît une croissance stable avec un taux de progression de son PIB avoisinant les 6,5 % par an, a exprimé son intérêt à collaborer avec la RDC pour développer des chaînes de valeur dans le domaine agricole. L’objectif affiché est de créer des synergies autour de la transformation des produits locaux et de renforcer la résilience alimentaire dans les deux pays. « Cette coopération représente une véritable opportunité de croissance partagée, en particulier pour les secteurs agricoles et agro-alimentaires, où nous pouvons échanger nos savoir-faire et développer ensemble des filières intégrées », a déclaré Judith Suminwa Tuluka.
En effet, la RDC possède un potentiel agricole sous-exploité, avec plus de 80 millions d’hectares de terres arables, dont seulement 10 % sont exploités actuellement. L’enjeu pour le gouvernement congolais est d’accélérer la valorisation de ces terres, d’attirer davantage d’investissements et d’améliorer les infrastructures rurales afin de faciliter l’accès au marché pour les producteurs locaux. De son côté, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est déjà bien positionnée sur le marché agroalimentaire, et cette coopération pourrait lui permettre de diversifier son portefeuille de produits et d’accéder à de nouveaux marchés en Afrique centrale.
Dans un autre registre, les deux Chefs de gouvernement ont également abordé le sujet de la diversification des exportations et de la promotion de chaînes de valeur culturelles. La RDC, avec son patrimoine artistique et culturel riche, a un potentiel de développement dans les industries créatives qui pourrait également bénéficier de cette coopération. L’objectif est de transformer le secteur culturel en une source de revenus durable et en un moteur de croissance.
En somme, cette rencontre marque le début d’une collaboration ambitieuse entre la RDC et la Côte d’Ivoire, qui vise à dynamiser les échanges commerciaux, à mutualiser les ressources dans le secteur des énergies renouvelables et à booster la production agricole. Avec des échanges commerciaux interafricains encore faibles, représentant à peine 17 % du total des échanges commerciaux du continent, un renforcement de la coopération économique entre ces deux pays pourrait jouer un rôle catalyseur pour l’intégration économique en Afrique.
Signé par M. MATUVOVANGA