Le Programme d’appui aux pôles d’approvisionnement de Kinshasa en produits vivriers et maraîchers (PAPAKIN), initié en 2012 par le gouvernement de la République démocratique du Congo avec l’appui du Fonds international de développement agricole (FIDA), avait pour objectif d’améliorer la sécurité alimentaire à Kinshasa en renforçant les filières agricoles locales. Le financement total du projet était estimé à 73,8 millions USD, dont 68,4 millions USD apportés par le FIDA.
Le programme ciblait principalement les régions du Kwilu, de Kinshasa et du Kongo Central, avec une mise en œuvre prévue sur dix ans, divisée en deux phases de cinq ans. Cependant, la seconde phase n’a pas été lancée en raison de difficultés financières et de suspensions répétées du financement du FIDA en RDC entre 2013 et 2018.
Malgré ces obstacles, des avancées ont été enregistrées. Selon le rapport de supervision de 2021, le nombre de bénéficiaires a atteint 42 969 personnes, dépassant l’objectif initial de 33 000, avec une participation féminine de 52 %. De plus, 757 km de pistes rurales ont été réhabilitées, surpassant l’objectif initial de 629 km, et 3 736 km de routes ont été entretenues, facilitant l’accès aux marchés. Le projet a également soutenu 305 coopératives agricoles, dépassant les 202 prévues, et distribué des kits agricoles à 11 650 maraîchers, au-delà de l’objectif révisé de 9 000 bénéficiaires. Par ailleurs, 84,7 % des maraîchers ont adopté de nouvelles technologies agricoles. Enfin, 17 unités de transformation du manioc ont été réalisées, dont 14 achevées, atteignant un taux d’exécution de 92 %.
Cependant, certains défis persistent. Les infrastructures clés, comme le marché moderne de Matadi Kibala à Kinshasa, dont les travaux estimés à 5 millions USD restent inachevés, accusent des retards significatifs. Des dépassements budgétaires de plus de 14,6 millions USD ont été observés, attribués à une gestion inadéquate des taux de change et à une planification financière déficiente. De plus, seuls 91,25 hectares sur les 380 hectares prévus ont été aménagés, représentant 24 % de l’objectif initial.
Kinshasa, avec une population dépassant les 15 millions d’habitants, fait face à des défis majeurs en matière d’approvisionnement en produits frais. Les améliorations des infrastructures routières et l’augmentation des rendements agricoles en maïs et manioc contribuent à l’autosuffisance alimentaire. Cependant, les retards dans la finalisation des infrastructures essentielles et les difficultés financières limitent l’impact global du projet.
En conclusion, le PAPAKIN a permis des avancées notables, mais il met également en lumière les défis systémiques dans la gestion des projets d’envergure en RDC. Une amélioration du cadre opérationnel et financier est essentielle pour que de futurs projets puissent répondre efficacement aux besoins alimentaires de Kinshasa.
M. KOSI