Dans le Nord-Est du pays, la région de Mambasa se trouve au cœur d’une polémique liée aux pratiques minières illégales orchestrées par certaines entreprises chinoises. Lors d’une interview récente, Dieudonné Lossa Dhekana, porte-parole de la société civile de l’Ituri, dépeint des opérations d’extraction d’or menées sans discernement, dans des zones où la nature recèle une biodiversité rare. Il explique que ces activités se déroulent dans des espaces sensibles, affectant directement des cours d’eau et des forêts qui abritent, entre autres, l’Okapi.
Les témoignages recueillis illustrent une transformation inquiétante du paysage local. Selon M. Lossa Dhekana, « la disparition progressive de la végétation et la dégradation des cours d’eau privent les communautés de ressources alimentaires, notamment par la diminution de la pêche locale ». Les sites exploités ne sont pas remis en état après l’extraction, laissant derrière eux des cratères béants qui perturbent l’écoulement naturel des rivières et exposent la population à des risques sanitaires.
Par ailleurs, des investigations menées en décembre 2024 dans la province de Tshopo dévoilent que ces pratiques se multiplient en dehors du cadre légal. Les opérations minières, effectuées sans respect des normes environnementales, laissent des traces irréversibles sur le territoire. L’absence de mesures de restauration transforme les sites d’extraction en véritables cicatrices sur le paysage, tandis que la présence accrue de travailleurs étrangers accentue les tensions dans ces zones fragilisées.
Face à cette situation alarmante, il apparaît nécessaire de revoir les méthodes d’exploitation et de renforcer les contrôles afin de préserver l’équilibre écologique de l’Ituri. La voix de Dieudonné Lossa Dhekana se fait entendre comme un appel à la responsabilité, invitant les autorités à instaurer des mesures de surveillance et de remise en état pour protéger durablement ces espaces naturels.
— M. KOSI