spot_imgspot_imgspot_img

Développement économique mondial : BRICS en première ligne pour le changement

Partager

En 2023, plusieurs banques américaines spécialisées dans les crypto-monnaies ont fait faillite, notamment Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank. La SVB, connue sous le nom de « banque de la tech », détenait 173 milliards de dollars d’actifs et 209 milliards de dollars en dépôts, la classant seizième banque des États-Unis. De son côté, Signature Bank possédait 110 milliards de dollars d’actifs et 88 milliards de dollars de dépôts. Pour éviter une crise bancaire, la Fed a prêté environ 2 milliards de dollars au secteur.

En Europe, UBS a racheté Crédit Suisse pour trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d’euros), suite à sa faillite, selon le Financial Times. La Banque nationale suisse (BNS) a accepté de débloquer 100 milliards de dollars de liquidités pour soutenir cette opération. Cependant, la zone euro n’a pas été épargnée. Entre le 24 et le 25 mars 2023, la Deutsche Bank a perdu 8,5 % de sa valeur en clôture, entraînant dans sa chute Société Générale (-6,13 %) et BNP Paribas (-5,27 %).

Fin mars 2023, un scandale financier a éclaté touchant cinq établissements bancaires français : Société Générale, BNP Paribas, Natixis, HSBC et Exane, filiale de BNP Paribas spécialisée dans les investissements financiers. Ces banques ont utilisé la technique du CumCum, permettant d’éviter la taxation sur les dividendes grâce à des transferts temporaires d’actions. Cette fraude fiscale, estimée à plus de 150 milliards d’euros dont 30 milliards en France, a mobilisé 150 enquêteurs du Parquet national financier (PNF) et 22 magistrats, dont 6 procureurs allemands.

Malgré ces scandales, les dirigeants américains et européens tentent de rassurer en affirmant que les banques de leurs régions respectives restent robustes, avec des positions solides en termes de capital et de liquidités. Ils estiment que la situation actuelle n’est pas comparable à celle de Lehman Brothers, dont la faillite avait déclenché une crise financière mondiale.

Les BRICS : un contrepoids face aux inégalités mondiales

Face aux turbulences financières et aux inégalités mondiales exacerbées par des gouvernances déficientes dans certains pays du Sud, le groupe des BRICS a été créé. Fondé sur le co-développement et le respect de la souveraineté de chaque nation, ce groupe soulève des problèmes ignorés par les pays développés. Leur action vise à équilibrer l’économie mondiale en promouvant un développement global qui inclut les pays en voie de développement.

Les BRICS, bien que n’ayant pas d’affinités économiques, politiques et idéologiques comparables au G7, adoptent des positions communes sur des questions internationales telles que la souveraineté nationale, l’environnement, le désarmement, et les réformes des institutions internationales. Le PIB des BRICS, représentant plus de 30 % du PIB mondial pour 45 % de la population mondiale, est largement dominé par la Chine, qui contribue à hauteur de 72,54 %.

La stratégie de la Chine à travers les BRICS, notamment avec la nouvelle route de la soie, vise à relier économiquement la Chine à l’Europe et l’Afrique. Ce projet concerne plus de 68 pays, regroupant 4,4 milliards d’habitants et représentant près de 40 % du PIB mondial. En réponse, les États-Unis et l’Europe intensifient leurs relations avec l’Afrique, riche en ressources et dont la population représentera un quart de la population mondiale d’ici 2040/2050.

La Nouvelle Banque de Développement : un outil financier stratégique

Pour contrer la prédominance du dollar, les BRICS, composés de la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil et l’Afrique du Sud, ont créé la Nouvelle Banque de Développement (NBD) en 2015. Cette institution, dirigée depuis mars 2023 par l’ancienne présidente brésilienne Dilma Rousseff, vise à utiliser efficacement les devises étrangères pour réduire le risque d’inflation et renforcer les économies réelles des pays membres. La NBD promeut l’usage des monnaies nationales, réduisant ainsi la dépendance au dollar.

Cependant, malgré une baisse relative de la part du dollar dans les transactions mondiales, il n’y a pas de signe de dédollarisation. En 2023, le dollar représente toujours 45 % des volumes quotidiens des transactions à Londres. Pour 2024, le FMI note que la baisse de la part du dollar n’a pas été compensée par une augmentation des parts de l’euro, du yen ou de la livre sterling. En revanche, les « monnaies de réserve non traditionnelles » comme le dollar australien et le renminbi chinois gagnent du terrain.

Le dollar demeure majoritaire dans les réserves des banques centrales, représentant 58 % des réserves mondiales. L’euro, quant à lui, est stable à 20 %, tandis que le yen et le renminbi restent marginaux en raison de leur faible convertibilité. Les achats de titres du Trésor américain par des pays comme la Chine (870 milliards de dollars) et le Japon (1 082 milliards de dollars) démontrent l’influence persistante du dollar.

Le monde traverse des mutations géostratégiques profondes. Certains scénarios prévoient l’émergence de deux blocs hégémoniques dominés par les USA et la Chine d’ici 2030/2035. Cette configuration pourrait influencer le nouveau système monétaire mondial, avec le dollar américain et le yuan chinois comme monnaies dominantes, suivies de l’euro.

LA RÉDACTION

En savoir +

A la Une