Par Mitterrand Masamuna, Journaliste économique
Le mardi 24 octobre dernier, dans le décor solennel du salon rouge de l’immeuble intelligent, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Économie Nationale, Vital Kamerhe, a officiellement inauguré un atelier stratégique destiné à façonner un plan d’action opérationnel pour le Fond de Régulation Économique, plus couramment désigné sous l’acronyme « FOREC. » Cet événement d’importance a réuni divers membres éminents du gouvernement, offrant ainsi un souffle nouveau à ce fonds institué par décret numéro 08/10 du 7 mai 2008, mais demeuré inexploité jusqu’à cette heure.
Bien que dans un état d’inertie prolongée, le FOREC revêt une importance cruciale dans le contrôle de l’approvisionnement en biens de première nécessité et dans la stabilisation des prix sur le marché congolais. En réponse aux crises récurrentes de pénurie et d’envolée des prix, particulièrement après la crise du maïs qui a sévi dans les régions du Haut-Katanga et du Grand Kasaï, le gouvernement a préconisé une revitalisation de cet organisme.
Le mandat du FOREC se profile en tant qu’intervenant rapide et pérenne sur le marché, assurant l’approvisionnement des produits essentiels en proie à la rareté ou subissant une inflation régulièrement supérieure à 5%. Cette liste de produits englobe diverses catégories, à savoir les céréales, les produits pétroliers, les produits surgelés, le ciment, le sucre et la farine de froment.
Le Vice-Premier Ministre Vital Kamerhe a affirmé que la réactivation du FOREC s’inscrit en totale cohérence avec la vision du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui ambitionne de réduire la dépendance de l’économie congolaise aux aléas extérieurs et de renforcer sa capacité à résister aux chocs économiques. Il est à prévoir que le FOREC occupera une place prépondérante dans l’identification des produits en situation de pénurie ou soumis à des distorsions tarifaires, ainsi que dans la conception de mesures correctives.
Pour mener à bien cette mission, le Ministère de l’Économie Nationale a orchestré la mise en place d’un atelier destiné à élaborer le Plan d’Action Opérationnel (PAO) FOREC pour les années 2023-2024. Les experts issus de divers ministères, à savoir la Présidence, la Primature, l’Économie Nationale, les Finances, le Budget, l’Industrie, les Transports, les Hydrocarbures, et l’Agriculture, ont été conviés à réfléchir au contenu de ce plan d’action opérationnel. Les ministres desdits ministères forment le Comité de Gestion, tandis que la participation de la Banque Centrale du Congo (BCC), de la Réserve stratégique, du Patronat (FEC, FENAPEC, COPEMCO), du FPI, de l’OPA, de la Société savante et de la Société civile a été également relevée.
Célestin TWITE, Secrétaire Général du Ministère de l’Économie Nationale, a exposé l’importance capitale de ce plan d’action opérationnel, soulignant qu’il servira à préciser les objectifs, anticiper les prochaines étapes et organiser leur déroulement de manière chronologique. Ce plan déterminera également les ressources requises et établira des échéanciers pour chaque tâche, tout en incorporant des mécanismes de rétroaction.
Au cours des dernières années, l’économie mondiale a été ébranlée par diverses crises, dont la pandémie de Covid-19 et le conflit en Ukraine. Ces événements ont contribué à la rareté et à l’augmentation des prix des biens de première nécessité sur les marchés internationaux, engendrant un impact négatif sur l’économie de la République Démocratique du Congo en raison de sa forte interdépendance avec le reste du monde.
Ainsi, la mise en œuvre du FOREC s’érige en une initiative cruciale visant à renforcer la résilience de l’économie nationale et à assurer un approvisionnement régulier en produits essentiels, constituant un progrès significatif vers la stabilité économique et la réduction de la vulnérabilité aux chocs économiques.