spot_imgspot_imgspot_img

Excédent de 179,8 milliards CDF en avril, mais les dépenses publiques dépassent les recettes au 1er trimestre 2025

Partager

Les caisses publiques de la République démocratique du Congo ont engrangé plus de 3.039 milliards de CDF au 29 avril 2025, soit environ 1,4 milliard USD, selon les dernières données de la Banque centrale du Congo. Cette performance, portée essentiellement par les trois principales régies financières, traduit un effort constant dans la mobilisation des recettes internes. Pourtant, cet excédent ponctuel masque une trajectoire budgétaire encore déséquilibrée.

La Direction générale des impôts (DGI) a assuré à elle seule près de 1.396,5 milliards de CDF, confirmant sa place de pilier dans les ressources fiscales. La DGDA, en charge des droits de douane et accises, a quant à elle collecté 515 milliards de CDF, pendant que la DGRAD, structure en charge de la parafiscalité, a contribué pour 380,6 milliards.

Au total, les recettes collectées par les régies ont atteint 2.292,1 milliards de CDF, représentant près de 75 % des rentrées de l’État sur la période. Le solde provient d’autres postes budgétaires non détaillés dans le rapport.

En parallèle, le Trésor public a bouclé le mois d’avril sur un excédent de trésorerie de 179,8 milliards de CDF, une performance exceptionnelle au regard des habitudes budgétaires du pays. Cet équilibre temporaire traduit une maîtrise relative des dépenses à court terme, sans pour autant refléter la tendance globale.

Car sur l’ensemble du premier trimestre 2025, les comptes de l’État sont dans le rouge : le déficit cumulé s’élève à 1.747,4 milliards de CDF, pour des recettes globales de 5.723,3 milliards et des dépenses de 4.543 milliards. Un écart qui illustre l’ampleur du besoin de financement, malgré une collecte fiscale en amélioration.

Côté dépenses, la rémunération des agents publics pèse toujours aussi lourd, avec 1.179,8 milliards de CDF engagés en salaires. À cela s’ajoutent 743,7 milliards consacrés au fonctionnement courant des institutions et ministères, ainsi que 85,2 milliards de subventions et rétrocessions.

La structure des dépenses reste marquée par la prédominance des charges récurrentes, au détriment des investissements structurants. Une réalité qui fragilise les marges de manœuvre budgétaires et limite l’impact de la politique publique sur la croissance réelle.

En dépit des efforts de mobilisation, les recettes intérieures ne suffisent pas encore à couvrir durablement les besoins de l’État. Ce déséquilibre, s’il persiste, pourrait alimenter de nouvelles tensions sur le financement des salaires, la stabilité monétaire ou encore la confiance des bailleurs internationaux.

À moyen terme, la RDC devra approfondir ses réformes fiscales, élargir l’assiette et rationaliser les dépenses pour éviter que l’embellie conjoncturelle d’avril ne devienne qu’un feu de paille dans un contexte budgétaire globalement contraint.

Peter MOYI

En savoir +

A la Une