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Forum de Paris : la RDC veut imposer la traçabilité dans sa chaîne d’approvisionnement minier

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La République démocratique du Congo affiche ses ambitions sur la scène internationale en matière de gouvernance minière. Présent à Paris au Forum de coopération et de développement économique, le vice-ministre des Mines, Godard Motemona, a tenu à rappeler les nouvelles orientations du pays : renforcer la traçabilité des minerais, assainir les pratiques extractives, et se positionner comme un acteur crédible de la transition énergétique mondiale.

À l’heure où les matières premières stratégiques attirent de plus en plus les convoitises, la RDC entend imposer un cadre plus rigoureux. Lors de cette rencontre centrée sur les chaînes d’approvisionnement responsables, le vice-ministre a pris la parole devant ses homologues africains pour pointer les dérives de certaines entreprises opérant dans l’ombre. Il a fustigé les pratiques dites non conventionnelles et appelé à une réponse collective.

« Nous devons condamner clairement ces formes d’exploitation qui échappent à tout contrôle. Elles fragilisent nos efforts de gouvernance et freinent le développement local« , a-t-il déclaré devant une assemblée attentive.

Dans le même souffle, Godard Motemona a rappelé que le sous-sol congolais recèle des métaux indispensables à la transition énergétique, comme le cobalt et le lithium. Mais il a insisté : leur exploitation doit s’inscrire dans une logique de durabilité, de coopération équitable, et de retombées locales.

À travers sa participation à plusieurs initiatives continentales et internationales, notamment l’Initiative régionale pour la transparence des industries extractives ou la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), la RDC veut se démarquer d’un passé minier souvent opaque. Ce recentrage stratégique intervient alors que le pays continue de faire face à de nombreux défis, parmi lesquels l’insécurité persistante dans l’Est, la prolifération de sites artisanaux non régulés, ou encore le manque d’infrastructures de transformation.

Le gouvernement congolais mise désormais sur des partenariats structurants : des accords qui allient transferts technologiques, développement local et respect des normes internationales. Ces engagements doivent aussi contribuer à une meilleure certification des chaînes d’approvisionnement, élément clé dans la lutte contre les minerais dits « de conflit ».

Le forum a également permis de souligner le rôle des ONG spécialisées, de l’artisanat minier, ainsi que les défis liés à l’opérationnalisation de la traçabilité dans un secteur encore largement informel. À ce titre, des projets pilotes ont été évoqués pour renforcer la surveillance sur le terrain, notamment dans les provinces du Haut-Katanga, du Lualaba et du Sud-Kivu.

Face à un marché mondial en tension, la RDC tente de repositionner son offre. Mais la réussite de cette stratégie passera par une application rigoureuse des réformes, une collaboration plus étroite avec ses voisins, et un soutien technique durable des partenaires internationaux.

M. KOSI

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