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Forum Économique à Pékin : ce que la RDC peut attendre de la Chine

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Le Forum Économique RDC-Chine, qui s’est tenu à Pékin les 2 et 3 septembre 2024, a confirmé les ambitions mutuelles des deux nations. Avec plus de 300 participants, dont des investisseurs de haut niveau et des officiels, cette rencontre a ouvert la voie à de nouvelles perspectives économiques pour la République Démocratique du Congo. Parmi les secteurs les plus discutés, les mines, les infrastructures et l’agriculture ont occupé une place centrale, avec des promesses d’investissements qui, si concrétisées, pourraient dynamiser l’économie congolaise.

L’un des points saillants de ce forum a été la volonté de la RDC de devenir une plateforme incontournable pour les investisseurs. « Nous travaillons activement à simplifier les démarches pour attirer des investissements étrangers, » a déclaré le Directeur Général Adjoint de l’ANAPI, l’agence nationale pour la promotion des investissements. Il a également mis en avant un cadre favorable et sécurisé, spécifiquement pensé pour les investisseurs chinois. Ce cadre fait partie d’une stratégie plus large, qui vise à diversifier l’économie congolaise, encore trop dépendante du secteur minier.

ANAPI

Les mines, un moteur de croissance incontournable

Dans le secteur minier, la RDC a mis en avant son immense potentiel. Des minerais tels que le cobalt et le cuivre, essentiels à la transition énergétique mondiale, constituent une ressource stratégique pour la Chine, grande consommatrice de ces métaux. « Nous devons aller au-delà de l’exportation brute de nos ressources, » a souligné le ministre des Mines, Kizito Pakabomba. Il a insisté sur l’importance de développer des industries locales de transformation, telles que la sidérurgie ou la fabrication de batteries au lithium. Selon les estimations, une meilleure valorisation des ressources locales pourrait générer plusieurs milliers d’emplois et renforcer la position de la RDC sur le marché mondial des minerais.

Teddy Lwamba

Le secteur minier n’est pas le seul à avoir suscité l’intérêt des investisseurs chinois. L’infrastructure, autre pilier du développement économique, a également retenu l’attention. Le gouvernement chinois s’est engagé à financer des projets d’infrastructures clés, notamment dans le domaine de l’énergie, avec la construction de nouvelles centrales hydroélectriques, et des projets de transport, pour améliorer la connectivité des différentes régions du pays. Ces investissements, essentiels pour dynamiser le secteur industriel, visent à réduire les coûts logistiques, tout en favorisant une meilleure distribution des richesses au sein de la population.

L’agriculture, un potentiel immense à exploiter

Avec 80 millions d’hectares de terres arables, dont seulement 10 % sont actuellement exploités, la RDC dispose d’un potentiel agricole impressionnant. La Chine, consciente de cette opportunité, a proposé d’investir dans l’exploitation de 500 000 hectares. Un tel projet pourrait non seulement renforcer la sécurité alimentaire du pays, mais également permettre à l’agriculture de devenir un secteur clé pour la croissance économique du pays. L’introduction de nouvelles technologies agricoles, couplée à un savoir-faire chinois, pourrait permettre d’accroître significativement la productivité des terres cultivées et générer des revenus supplémentaires pour les communautés rurales.

Kinshasa, la capitale économique, ainsi que Lubumbashi, sont les principales bénéficiaires de ces engagements, mais d’autres régions comme Goma et Kisangani ont été identifiées comme des zones de développement stratégique. Si les promesses d’investissements se concrétisent, elles pourraient accélérer la transformation économique de ces localités, offrant ainsi des opportunités de croissance et de développement durable dans des secteurs souvent négligés.

Des perspectives prometteuses pour un avenir commun

Ce forum économique marque une nouvelle ère dans les relations sino-congolaises. Pour la RDC, l’enjeu est de taille : réussir à concrétiser ces engagements, en garantissant un cadre d’investissement attractif, tout en assurant une redistribution équitable des bénéfices au sein de la population. Du côté chinois, cette coopération ouvre de nouvelles perspectives pour renforcer leur présence en Afrique, tout en sécurisant l’accès aux ressources naturelles de la RDC.

Ce partenariat, bien que jeune, pourrait devenir un modèle de coopération durable entre les deux nations, si les investissements annoncés sont réalisés selon les promesses formulées. Les perspectives économiques de la RDC sont vastes, mais leur réalisation dépendra de la capacité des autorités à transformer ces engagements en projets concrets.

M. MATUVOVANGA

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