Félix Tshisekedi participe au Global Gateway Forum (9–10 octobre) pour ancrer la RDC dans le portefeuille européen de 300 milliards d’euros d’ici 2027, dont 150 milliards fléchés vers l’Afrique. Cible prioritaire : des financements sur les infrastructures, l’énergie et la transition verte, avec des effets attendus sur la production, les échanges et les recettes publiques.
Capter les capitaux européens exige des dossiers bancables et une exécution sans à-coups
Le dispositif congolais s’est structuré en amont : le 25 octobre 2024 à Kisangani, une Task Force spéciale sur l’attractivité des investissements européens a été instituée. Coordination : Julien Paluku Kahongya (Commerce extérieur). Supervision : la Première ministre Judith Suminwa. Autour d’eux, une équipe interministérielle et des partenaires privés et internationaux pour accélérer la préparation des projets et lever les blocages administratifs.
L’initiative européenne finance des projets dans le numérique, l’énergie, les transports, la santé, l’éducation et la recherche. Pour la RDC, la clé réside dans des dossiers techniquement solides : études d’ingénierie abouties, trajectoires de coûts maîtrisées, modèles de revenus réalistes et gouvernance des contrats clarifiée. Sur le plan macroéconomique, l’objectif est double : attirer des capitaux longs tout en protégeant l’équilibre budgétaire par une allocation stricte entre dépenses d’investissement et charges récurrentes. Le chef de l’État met l’accent sur la compétitivité via l’amélioration du climat des affaires, la lutte contre la corruption et des réformes de gouvernance. La sécurisation de l’Est reste un prérequis pour réduire le coût du risque, stabiliser les calendriers de chantiers et préserver la trésorerie des maîtres d’ouvrage.
La présence congolaise à Bruxelles entend convertir les avantages comparatifs du pays — potentiel agricole, ressources minérales, position géographique — en chaînes de valeur locales. À la clé : plus de valeur ajoutée domestique, des recettes fiscales élargies et une meilleure liquidité pour financer services publics et investissements. L’enjeu opérationnel immédiat est clair : bâtir un pipeline de projets « prêts à financer » avec des contrats équilibrés, des garanties calibrées et une capacité d’absorption suffisante pour exécuter dans les délais et contenir les surcoûts.
— Peter MOYI






