La situation économique à Goma, ville située dans la province du Nord Kivu en République démocratique du Congo, demeure préoccupante avec une hausse significative du taux de change. Cette réalité aggrave les difficultés déjà rencontrées par la population locale, confrontée à la persistance du conflit armé impliquant la rébellion du M23, une croissance démographique rapide, et une économie en déclin depuis plus de deux ans.
Au cours du dernier trimestre, le franc congolais s’était stabilisé à 2600FC pour un dollar. Cependant, actuellement, dans les rues du centre commercial de Birere à Goma, le taux de change a grimpé à 2800FC voire 2900FC, marquant une augmentation d’au moins dix pourcents.
Cette situation a des répercussions directes sur le coût de la vie, affectant les prix de nombreux produits de première nécessité dans cette ville qui compte environ quatre millions d’habitants, dont une importante communauté de déplacés des zones de conflit du Rutshuru, Masisi, et une grande partie de Nyiragongo.
Spéculations et pertes : Un marché économique sous tension
Les spéculations, observées tant chez les commerçants que chez les cambistes ou sur le marché noir, ont contribué à des pertes importantes pour la population. De plus, les opérations de change sont devenues risquées, incitant les habitants à privilégier les commerçants plutôt que les bureaux de change disséminés dans la ville, où les taux de change sont peu avantageux à l’achat et trop élevés à la vente.
La population, déjà fragilisée par deux ans de guerre, exprime son mécontentement et appelle à l’intervention du gouvernement congolais. Certains demandent une attention particulière à la dépréciation du franc congolais, soulignant que la vie est devenue excessivement chère à Goma. Les fermetures des axes Goma-Rutshuru-Masisi, en raison du conflit, ont fortement réduit les rentrées financières, créant un cercle vicieux économique.
Appel à l’action gouvernementale
Les habitants de Goma demandent au gouvernement congolais d’aborder sérieusement la question de la dévaluation du franc congolais. La fermeture des axes importants a entraîné une diminution significative des rentrées financières, aggravant la situation économique déjà précaire de la région. Certains suggèrent même la mise en place d’un régime financier exceptionnel pour le Nord Kivu, similaire à l’état de siège décrété dans d’autres circonstances.
Jusqu’à présent, Kinshasa n’a pas pris de mesures d’urgence nationale pour soutenir l’économie de la province du Nord-Kivu. Les axes stratégiques, tels que Kasindi-Butembo via Beni, confrontés au terrorisme des islamistes ADF, et Goma-Bunagana via Rutshuru, affectés par le conflit du M23, restent des points névralgiques pour l’économie tant locale que nationale. La population attend des actions concrètes pour surmonter ces défis économiques persistants.
Par la rédaction






