Dans un mouvement marquant l’évolution récente des marchés des matières premières, le prix du cuivre a enregistré une hausse significative, atteignant un sommet qui n’avait pas été observé depuis sept mois. Cette progression notable est principalement attribuée à l’accord conclu par les fonderies chinoises—responsables du traitement de près de la moitié de la production globale de cuivre—visant une réduction de leur production. Sur le London Metal Exchange (LME), le prix du cuivre pour une livraison à trois mois a grimpé jusqu’à 8.799 dollars par tonne au cours de la session, une cotation sans précédent depuis le 1er août 2023. En milieu de matinée, le métal rouge présentait une progression de 1,6 %.
Cette dynamique haussière a d’abord été amorcée sur le Shanghai Futures Exchange (ShFE), où le prix du cuivre a atteint un pic historique de deux ans, s’établissant à 70.460 yuans par tonne (9.796 dollars).
Les principaux acteurs du secteur se sont réunis à Pékin pour arriver à un consensus sur une diminution « symbolique » de la production, bien que les détails relatifs au volume ou au calendrier de cette réduction n’aient pas été divulgués. Selon un opérateur du marché, l’annonce a généré une vague d’intérêt immédiate sur le ShFE, soulignant la réaction quasi instinctive des marchés à de telles nouvelles. Cette situation a exacerbé la compétition autour du concentré de cuivre, entraînant une baisse significative des revenus des fonderies, qui se trouvent désormais à un niveau précairement bas, un phénomène non observé depuis plus d’une décennie.
Brian Peng, analyste chez CRU, met en lumière un aspect crucial de cette dynamique : l’arrivée prochaine de nouveaux projets de fonderies chinoises dans la seconde moitié de l’année, susceptibles d’ajouter environ 1,7 million de tonnes de capacité annuelle. Cette expansion pourrait intensifier davantage la pression sur l’offre mondiale de concentrés de cuivre.
Parallèlement, le marché de l’or se renforce également, rebondissant après un recul de 1 % lors de la session précédente. Les investisseurs anticipent déjà un abaissement des taux d’intérêt en juin, un facteur qui pourrait influer sur divers segments des marchés financiers.
L’analyse de ces mouvements de marché met en évidence l’interdépendance complexe des facteurs économiques globaux et la réactivité des marchés aux décisions stratégiques des grands acteurs industriels. Alors que les fonderies ajustent leur production en réponse à des considérations économiques et environnementales, les fluctuations des prix du cuivre et de l’or continueront d’être des indicateurs clés à surveiller pour les investisseurs et les analystes du secteur.
Par L’ÉDITORIAL