Le secteur de Moero, situé dans le territoire de Pweto (Haut-Katanga), fait face à un problème crucial pour ses agriculteurs : l’état déplorable des routes de desserte. Cette situation entrave l’évacuation des produits agricoles vers la ville de Lubumbashi, principal centre de consommation. Faustin Kabondo, agronome principal du secteur, a lancé un appel urgent pour la réhabilitation de ces infrastructures vitales.
Actuellement, la plupart des routes qui relient les principaux groupements agricoles, tels que Mumpopa, Mulubay et Kiala, à Lubumbashi ou à Kasomeno sont impraticables. Les productions locales, notamment de riz et de haricot, peinent à atteindre les marchés. Kabondo souligne que les agriculteurs se retrouvent souvent impuissants face à la détérioration de leurs récoltes, faute de moyens de transport adéquats.
Les conséquences économiques de cette situation sont graves. « La mesurette de 2,5 kg de maïs se vend aujourd’hui entre 3 000 et 3 500 francs congolais, tandis que celle du riz varie entre 6 000 et 6 500 francs congolais », explique Faustin Kabondo. Le maïs, culture pourtant emblématique de la région, n’est plus rentable pour les producteurs, ce qui pousse certains d’entre eux à abandonner ou à réduire leurs activités agricoles.
Les difficultés ne s’arrêtent pas là. « La production est bonne, mais la question du transport reste un véritable casse-tête. La RN5, qui relie Kasomeno à Pweto, est en piteux état. Si aucune action n’est prise par le gouvernement, nous serons totalement coupés de Lubumbashi pendant la saison des pluies, et il faudra parfois jusqu’à un mois pour atteindre la ville », prévient Kabondo.
Face à cette impasse, certains producteurs tentent de contourner les routes impraticables en utilisant des barges pour rejoindre Kasenga, d’où leurs produits sont acheminés par véhicule jusqu’à Lubumbashi. Cependant, ce procédé reste coûteux et chronophage, affectant ainsi les marges bénéficiaires des agriculteurs.
Les conséquences de cette dégradation des routes agricoles vont bien au-delà de la simple perte des récoltes. Elles touchent de plein fouet l’économie locale, mettant à mal la compétitivité des produits du secteur de Moero. Sans une intervention rapide pour réhabiliter les infrastructures, cette situation pourrait s’aggraver, affectant à terme la sécurité alimentaire dans la région.
Peter MOYI