Kinshasa : attaque armée contre l’agence Rawbank de la Victoire, alerte sur le risque opérationnel des banques

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Rawbank

Jeudi 16 octobre 2025, des hommes armés ont pris pour cible l’agence Rawbank de la place Victoire, en plein centre de Kinshasa. La scène a provoqué un afflux de peur chez les employés et les clients avant l’intervention des FARDC et des forces de police. Le député Éric Tshikuma a condamné l’attaque et exprimé sa solidarité avec le personnel touché, saluant la riposte sécuritaire et appelant à des poursuites rapides. Une enquête est ouverte pour identifier les auteurs.

Sécuriser le cash et la confiance bancaire

Au-delà du fait divers, l’événement révèle un risque opérationnel accru pour le secteur bancaire congolais, particulièrement exposé sur les points de vente à forte rotation de liquidités. Chaque braquage accroît le coût de sûreté (gardiennage, contrôle d’accès, dispositifs anti-intrusion, convoyeurs de fonds) et renchérit la prime d’assurance des agences. Ces charges pèsent sur la marge nette d’intermédiation des établissements, déjà contrainte par le coût du cash-management en milieu urbain dense.

La protection des agences aux nœuds commerciaux comme la Victoire n’a pas seulement une dimension matérielle. Elle engage la confiance dans l’outil de paiement, la disponibilité de la liquidité au guichet et la continuité des services de détail (dépôts, retraits, change). Des incidents répétés peuvent conduire à des fermetures temporaires de caisses, à une baisse des volumes traités au comptant et à des retards sur les flux de trésorerie des ménages et des commerçants de proximité. Le risque de rupture d’activité affecte aussi les automates si la reconstitution des fonds doit être différée pour raisons de sécurité.

La réponse attendue se joue sur trois plans. Opérationnel, avec un maillage renforcé des patrouilles autour des zones à forte intensité de transactions, des horaires ajustés aux pics de flux, et une meilleure coordination banque–police–parquet pour la judiciarisation rapide. Technologique, via la montée en gamme de la vidéosurveillance, des sas sécurisés, de l’analytique temps réel sur incidents et de la traçabilité des valeurs transportées. Comportemental, par la vigilance du public, la remontée d’alertes et le respect des protocoles d’entrée en agence.

Dans ses messages, Éric Tshikuma insiste sur la nécessité d’un renforcement immédiat de la sécurité dans les quartiers ciblés et d’une réponse pénale ferme. Ses propos rejoignent la préoccupation des opérateurs : préserver la continuité du service bancaire, éviter les effets d’éviction du cash non maîtrisés et contenir le risque de décalage de liquidité côté clientèle. Les FARDC et la police ont stabilisé la situation sur site ; la suite dépendra de la capacité des autorités à démanteler les réseaux de braqueurs et à garantir des conditions d’exploitation fiables pour les agences et leurs usagers.

— M. KOSI

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