Les pluies diluviennes d’avril 2025 ont laissé Kinshasa sous le choc : 43 morts, des quartiers submergés, des milliers de déplacés. Dans ce contexte, la Banque mondiale débloque 203,7 millions USD pour une métropole plus résiliente. Un accord scellé le 25 mai lors d’une réunion entre le gouverneur Daniel Bumba et Catalina Marulanda, responsable urbanisme à la Banque mondiale.
L’objectif ? Transformer 10 000 tonnes de déchets produits quotidiennement en opportunités économiques, tout en protégeant les 20 millions d’habitants des inondations récurrentes. « La gestion des déchets n’est plus une option. C’est une urgence sociale », insiste Daniel Bumba, dont la récupération de la décharge de Mpasa — libérée après dix ans d’occupation illégale — a convaincu les partenaires internationaux.
Le plan prévoit des bassins de rétention d’eau, des canaux de drainage modernisés et 37 centres de tri équipés de technologies de valorisation énergétique. Catalina Marulanda souligne : « Ce projet combine infrastructures et éducation citoyenne. Sans implication locale, même les meilleurs systèmes échouent ».
Derrière les chiffres, une stratégie économique se dessine. Le gouvernement provincial mise sur l’économie circulaire pour créer 15 000 emplois jeunes d’ici 2026, via des PME spécialisées dans le recyclage de plastique ou la production de biocarburants. Les Pays-Bas et l’UN Global Compact RDC apportent leur expertise technique, visant un taux de collecte des déchets de 70 % d’ici trois ans.
Pourtant, les défis persistent. En mars 2025, 78 décès et 500 000 sinistrés rappelaient l’urgence d’agir. Si les fonds de la Banque mondiale couvrent 40 % des besoins identifiés, Daniel Bumba devra mobiliser des investisseurs privés et surveiller l’exécution des chantiers — certains déjà retardés par des litiges contractuels.
Kinshasa pourrait devenir un laboratoire africain de la ville durable. Mais le vrai test résidera dans la capacité à convertir ces millions en résultats tangibles : des rues sèches en saison des pluies, des montagnes de déchets transformées en ressources, et une population enfin associée à sa propre survie.
— M. KOSI






