9.633 dollars la tonne. Le cours du cuivre à trois mois sur le London Metal Exchange (LME) résiste, affichant une légère hausse de 0,3% ce mercredi. Une progression mensuelle de 5,7% se dessine, nourrie par un double phénomène : l’apaisement relatif des frictions commerciales entre Washington et Pékin, et surtout, une contraction spectaculaire des réserves disponibles.
Les entrepôts officiels du LME ne contiennent plus que 154.300 tonnes de cuivre. Un effondrement de 43% depuis mi-février, selon les derniers relevés. Du jamais-vu depuis onze mois. « Cette raréfaction physique tire les cours vers le haut, mais les craintes géopolitiques plafonnent encore les gains », analyse un trader de Genève contacté par nos soins. L’ombre des droits de douane américains sur les produits chinois, dont certains biens électriques gourmands en cuivre, plane toujours.
Autre signal technique scruté par les opérateurs : l’écart entre le prix au comptant et le contrat à trois mois s’est brutalement creusé. Il atteint désormais 40 dollars la tonne, contre seulement 3 dollars il y a quelques semaines. Une telle structure de marché, dite « backwardation », trahit généralement des tensions immédiates sur l’approvisionnement.
« Les fonds spéculatifs surfent sur la dynamique technique, mais l’industrie surveille la demande réelle chinoise », nuance Clara Watkins, économiste chez Metals Focus. Rappel utile : la Chine absorbe à elle seule plus de 50% du cuivre mondial, selon l’International Copper Study Group.
Malgré le rebond de mai, le métal rouge reste 12% en dessous de son pic de janvier 2023 (10.845 $/t). Les investisseurs oscillent entre optimisme sur les besoins en cuivre pour la transition énergétique – une éolienne offshore en utilise jusqu’à 8 tonnes par mégawatt – et prudence face au ralentissement persistant du BTP chinois, secteur clé pour le métal.
M. KOSI






