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Kinshasa : la CEREP évalue 14 jours de terrain pour relancer la production locale

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La CEREP, bras opérationnel du ministère de l’Économie nationale, est descendue sur le terrain à Kinshasa du 11 au 24 juin 2025. Son objectif : rencontrer directement les responsables d’usines, ateliers et entreprises, pour discerner leurs problématiques concrètes, établir un diagnostic précis et proposer des actions tangibles pour redynamiser la production locale et favoriser l’emploi.

Sur le terrain, deux entraves retiennent l’attention. D’abord l’accès à l’électricité : à l’échelle nationale, seulement 30 % de la population est branchée au réseau, la capitale s’en sort mieux avec environ 60 % selon la Banque mondiale en 2013–2014. Pourtant, la majorité des micro‑entreprises n’a pas un raccordement fiable et dépend de générateurs, ce qui alourdit leurs frais fixes de 20 à 50 %. Ensuite, les ruptures fréquentes de matières premières ponctionnent la capacité de production, ralentissant par endroits l’activité jusqu’à plus de 40 %.

Les opérateurs interrogés ont fait valoir qu’un accès au crédit mieux calibré à leurs réalités simplifierait l’achat de stocks et d’équipements. La CEREP recommande donc des lignes spéciales dédiées aux TPE/PME, avec des conditions souples (durée, taux, garanties) – un écho aux préconisations de la Banque mondiale .

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Autre levier : la formation continue. Beaucoup d’entrepreneurs et d’ouvriers souffrent d’un déficit en compétences techniques ou en gestion. L’ISS‑Kin, l’Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa, est envisagé comme vecteur de programmes de remise à niveau dans ce domaine, en partenariat avec des structures publiques ou privées.

Une cartographie fine des zones productives révèle des « clusters » artisanaux en émergence dans certaines communes, concentrant des ateliers textiles ou alimentaires. Réunir ces unités autour de plateformes communes (achat groupé, service maintenance, espaces partagés) permettrait de réduire les charges globales de fonctionnement de 15 à 25 %, d’après des expériences comparables en Afrique subsaharienne.

Voici les principales préconisations adoptées :

  • Création d’un guichet unique administratif réunissant CEREP, ONEM, ISS‑Kin et acteurs privés pour fluidifier les démarches et limiter la redondance.
  • Lancement d’appels à projets afin de financer des ateliers partagés bénéficiant d’un raccordement fiable en eau et électricité.
  • Mise en place de modules de formation technique et financière au sein de l’ISS‑Kin pour entrepreneurs et ouvriers.
  • Développement de concours financiers ciblés permettant aux TPE de sécuriser stocks et équipements.

L’enjeu cristallise autour de l’opportunité de transformer les constats en politiques durables : incitations fiscales adaptées, financements sur mesure, renforcement de la formation. Il reste aux autorités de sortir ces recommandations du rapport d’audit pour les traduire en actes concrets.

— M. MASAMUNA

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