Au fil des six dernières décennies, la Banque africaine de développement (BAD) a injecté une somme impressionnante de 17 864 191,35 Dollar américain dans les économies d’Afrique centrale. Parmi les nations bénéficiaires, le Cameroun et la République Démocratique du Congo se distinguent, captant ensemble plus de 62% des aides financières dans cette région. Plus précisément, le Cameroun a reçu 485 millions USD, tandis que la RD Congo a bénéficié de 3 862 milliards de FCFA, devenant le premier bénéficiaire des fonds de la BAD dans cette zone.
Les investissements majeurs au Cameroun ont été orientés vers le développement d’infrastructures cruciales au cours de la dernière décennie. À la date du 1er avril 2024, le portefeuille actuel de la BAD dans ce pays atteint près de 1 530 milliards de FCFA, représentant plus de la moitié des financements accordés au Cameroun depuis la création de la banque. De ces fonds, 56,5% ont été alloués à des projets routiers intégrateurs, essentiels pour la connexion du Cameroun avec ses voisins tels que le Nigeria et le Congo.
Parmi les réalisations notables figurent la route Bamenda-Enugu vers le Nigeria, le tronçon bitumé Kette-Djoum reliant le Cameroun au Congo, et le pont sur le Logone qui, une fois achevé, reliera le Cameroun au Tchad. De plus, un nouveau projet prévoit la construction d’un pont sur le fleuve Ntem, avec un financement de 50 milliards de FCFA pour 2023, facilitant ainsi le commerce avec la Guinée équatoriale.
Outre les infrastructures routières, la BAD a également investi dans le secteur de l’énergie au Cameroun, allouant 20,4% de ses financements récents à des projets énergétiques, tandis que le secteur agricole a reçu un peu plus de 10%. Les barrages de Lom Pangar et de Nachtigal en sont des exemples, avec un financement cumulé de 60 millions de dollars, soulignant leur importance stratégique pour le développement hydroélectrique du pays.
La BAD continue par ailleurs d’opérer dans des régions camerounaises confrontées à des enjeux sécuritaires, telles que l’Extrême-Nord, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Ces zones, jugées prioritaires pour les cinq prochaines années, figurent parmi les plus défavorisées selon la dernière enquête nationale sur les ménages.
Ce panorama financier illustre l’engagement de la BAD envers le développement de l’Afrique centrale, en mettant l’accent sur des projets qui non seulement stimulent les économies locales, mais favorisent également l’intégration régionale.
Écrit par l’équipe éditoriale de Lepoint.cd