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La Fin d’une ère : quand AGOA dit adieu au Gabon, Niger, Ouganda et RCA

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Par Mitterrand Masamuna, Journaliste économique

Le président américain, Joe Biden, a annoncé une décision majeure qui aura des répercussions significatives sur les relations commerciales entre les États-Unis et quatre pays africains. Le 30 octobre, M. Biden a révélé son intention d’exclure le Gabon, le Niger, l’Ouganda et la République centrafricaine du programme AGOA (African Growth and Opportunity Act), un régime de préférences commerciales qui a été en vigueur depuis l’an 2000.

Cette décision, motivée par des raisons économiques et politiques, a pour fondement les « violations flagrantes des droits de l’homme internationalement reconnus commises par la République centrafricaine et l’Ouganda » ainsi que « l’incapacité du Niger et du Gabon à faire des progrès continus en matière de protection du pluralisme politique et de l’État de droit ». Le président a également précisé que la suspension de ces quatre pays du programme AGOA entrera en vigueur le 1er janvier 2024.

Le programme AGOA, lancé en mai 2000, offre aux pays d’Afrique subsaharienne éligibles la possibilité d’exporter plus de 1 700 produits vers les États-Unis sans devoir payer de droits de douane. Ces produits s’ajoutent à quelque 5 000 autres articles qui bénéficient déjà d’un accès au marché américain en franchise de droits de douane grâce au système généralisé de préférences.

Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l’AGOA, prenant en compte des critères tels que leur engagement envers l’économie de marché, le respect de l’État de droit, et les politiques de lutte contre la pauvreté. Le programme tient également compte de l’évolution démocratique des pays partenaires.

Cette décision du président Biden est le résultat de mois de réflexion et de discussions au sein de l’administration américaine. Plusieurs responsables américains, dont la représentante adjointe des États-Unis pour le commerce extérieur chargée des affaires africaines, Constance Hamilton, ont préconisé la révision des critères d’éligibilité au programme AGOA, voire son remplacement par un nouvel accord commercial.

Il est important de noter que cette exclusion affectera les échanges commerciaux entre les États-Unis et ces quatre pays africains, avec des répercussions potentielles sur leurs économies respectives. Les autorités de ces pays devront désormais réfléchir aux moyens de rétablir leur admissibilité au programme AGOA et de renforcer leur engagement envers les valeurs démocratiques et les droits de l’homme.

Par Joelle Kioni, Analyste économique

Cette décision des États-Unis d’exclure ces quatre pays africains du programme AGOA soulève des questions cruciales quant à l’impact sur leurs économies et leurs relations commerciales avec les États-Unis. En effet, le programme AGOA a été un moteur important des exportations de ces pays vers le marché américain, leur permettant de bénéficier de droits de douane réduits voire nuls sur de nombreux produits.

Il est impératif que ces pays évaluent de manière approfondie les raisons de cette exclusion et entreprennent des réformes significatives pour rétablir leur admissibilité au programme. Cela pourrait impliquer des réformes politiques, la protection des droits de l’homme, et des efforts en matière de développement économique.

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