spot_imgspot_imgspot_img

La production de riz blanchi en Côte d’Ivoire prévue à 3,2 millions de tonnes en 2030

Partager

Dépendant à plus de 46 % des importations pour ses besoins en riz, la Côte d’Ivoire vise l’autosuffisance à travers une série d’initiatives destinées à accroître la production locale de cette céréale essentielle.

Lundi 8 juillet 2024, une table ronde organisée par le gouvernement ivoirien a marqué le lancement de la nouvelle Stratégie de Développement de la Filière Riz (SNDR 2). Le ministre de l’Agriculture, Kouassi Kobénan Adjoumani, a dévoilé un plan ambitieux nécessitant un financement de 1,3 milliard de dollars entre 2024 et 2030. Cette annonce, faite en présence du Premier ministre Robert Beugré Mambé et de Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, souligne l’engagement du pays à réduire sa dépendance aux importations de riz.

Le financement de la SNDR 2 sera divisé en deux phases. La première, d’un coût de 546 millions de dollars, s’étendra de 2024 à 2027, tandis que la seconde, nécessitant 770,7 millions de dollars, couvrira la période 2028-2030. L’objectif est de faire passer la production de riz paddy à 4,16 millions de tonnes d’ici 2027, contre un stock actuel d’environ 1,8 million de tonnes. La production de riz blanchi devrait également augmenter pour atteindre 3,2 millions de tonnes d’ici 2030, comparé à 1,4 million de tonnes en 2023.

Pour atteindre ces objectifs, environ 66 % du financement total sera alloué à l’expansion des superficies rizicoles et à la gestion de l’eau. De plus, 27 % seront consacrés à l’amélioration de la productivité des exploitations, tandis que les 7 % restants viseront à renforcer la transformation, la gouvernance, le financement et l’environnement des affaires dans le secteur rizicole.

La Côte d’Ivoire bénéficie d’un potentiel considérable pour la culture du riz, avec plus de 2 millions d’hectares de terres arables et des ressources en eau abondantes, estimées à près de 77 milliards de mètres cubes par an. Cependant, le pays reste fortement dépendant des importations, comme l’illustrent les chiffres des importations de riz, qui ont doublé entre 2008 et 2022 pour atteindre 830 millions de dollars.

Lors de la table ronde, Ousmane Diagana a rappelé : « En regardant en arrière, nous nous souvenons que la Côte d’Ivoire était autosuffisante en riz dans les années 1970. Elle peut rééditer ce même exploit aujourd’hui et même se positionner en exportateur net de riz. »

L’appel au financement lancé par les autorités ivoiriennes a reçu une réponse positive de nombreux partenaires internationaux présents, tels que l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et la Banque Islamique de Développement (BID), qui ont annoncé des soutiens financiers substantiels pour soutenir la SNDR 2.

Le vice-président de la Banque mondiale a également réitéré l’engagement de son institution à accompagner cette initiative par un soutien technique et financier. « La Banque mondiale est prête à soutenir le gouvernement de Côte d’Ivoire et ses partenaires pour renforcer la sécurité alimentaire. Nous nous engageons à combler le déficit de financement nécessaire à travers un programme à plusieurs phases durant la période de mise en œuvre de la stratégie 2024-2030 et au-delà », a-t-il souligné.

La rédaction

En savoir +

A la Une