L’aéroport international de Ndjili, situé à Kinshasa, République démocratique du Congo, se positionne comme une infrastructure clé dans la région des Grands Lacs. Ce hub aérien joue un rôle important dans la connectivité aérienne africaine, reliant de nombreuses villes africaines et internationales. Pourtant, son développement et son fonctionnement sont marqués par des défis et des opportunités significatives.
L’aéroport de Ndjili sert de point de départ vers plusieurs destinations importantes. Des vols réguliers sont opérés vers Paris, Bruxelles, Johannesburg, et Douala, ainsi que vers les principales villes congolaises telles que Kisangani, Lubumbashi, Kindu, Goma, et Bukavu. La capitale voisine, Brazzaville, est également desservie, bien que son trafic soit moins intense. Cette diversité de liaisons place Ndjili parmi les aéroports les plus importants en termes de connectivité en Afrique centrale.
Avec une capacité annuelle d’accueil d’environ 1 million de passagers, Ndjili se distingue par un trafic passager conséquent, incluant des voyageurs nationaux et internationaux. La récente ouverture de la ligne Doha-Kinshasa par Qatar Airways en juin 2024 illustre l’expansion continue des liaisons internationales, renforçant les relations bilatérales entre le Congo et le Qatar.

L’aéroport bénéficie de plusieurs améliorations infrastructurelles. La construction d’une nouvelle tour de contrôle, des locaux techniques modernisés, et un terminal inauguré en 2015 témoignent des efforts déployés pour offrir des services de qualité et garantir le confort des passagers. L’aéroport est également relié à la gare centrale de Kinshasa via le chemin de fer Matadi-Kinshasa, facilitant l’accès pour les voyageurs.
Le futur de Ndjili est prometteur avec des projets ambitieux en cours. La construction d’un nouvel aéroport, initiée en mars 2024 et financée par un partenariat public-privé avec la firme turque Milvest, représente un investissement de 1,2 milliard de dollars. Ce projet vise à doter Kinshasa d’une infrastructure aéroportuaire moderne, capable d’accueillir 1 million de passagers supplémentaires annuellement. La Banque africaine de développement contribue également avec un financement de 30 millions de dollars pour la modernisation des infrastructures existantes.
Le financement de ces projets repose sur un modèle de partenariat public-privé (PPP) utilisant le modèle Build-Operate-Transfer (BOT). Milvest, l’opérateur privé, est chargé de financer, construire et exploiter l’aéroport pour une période de 29 ans, récupérant ainsi ses coûts d’investissement et d’exploitation. Le gouvernement congolais, quant à lui, assure la régulation et la supervision, garantissant les investissements de Milvest. Ce modèle de partenariat permet une mobilisation efficace des ressources et une optimisation des coûts sur le long terme.
Cependant, l’aéroport de Ndjili n’est pas exempt de défis. En mai 2024, un incident impliquant un avion de la compagnie Serve Air sorti de la piste a entraîné une fermeture temporaire des infrastructures, perturbant les vols internationaux. Ces événements soulignent la nécessité de maintenir des normes de sécurité élevées et de renforcer les infrastructures pour prévenir de telles perturbations.
L’aéroport international de Ndjili joue un rôle stratégique dans le paysage aérien africain. Ses liaisons multiples, ses projets de modernisation ambitieux et son modèle de financement innovant en font une infrastructure clé pour le développement économique de la région. Toutefois, des efforts continus sont nécessaires pour améliorer la sécurité et la gestion du trafic, afin de garantir un service de qualité aux millions de passagers qui y transitent chaque année.