Le marché de Kinshasa enregistre une flambée des prix des denrées alimentaires en provenance de la province du Kongo Central, dans le sud-ouest de la République Démocratique du Congo. Selon les observations de l’ACP lors d’une récente visite, le coût d’une caisse de concombres a grimpé de 53.000 à 75.000 francs congolais (FC), soit une augmentation de 41,5 % en un mois.
Mme Naomie Mbombu, opératrice économique au marché Zigida dans la commune de Kinshasa, explique cette hausse par plusieurs facteurs. « Les produits sont saisonniers, il y a une multiplicité des taxes, et surtout, la dépréciation continue du franc congolais face au dollar américain, » a-t-elle déclaré.
Les autres produits alimentaires n’échappent pas à cette tendance. Un filet de 10 kg d’ails en provenance d’Europe coûte désormais 64.000 FC (22,45 dollars américains), contre 62.000 FC auparavant. Le prix d’un filet d’oignons de 25 kg importé de France a augmenté de 15,8 %, passant de 95.000 à 110.000 FC (38,59 dollars américains). De même, un carton de 36 pièces de Jumbo simple se vend aujourd’hui à 8.500 FC (2,98 dollars américains), comparé à 6.800 FC précédemment.
Le marché voit également une hausse pour les légumes locaux et importés. Un sac d’aubergines en provenance de Kisantu, dans le Kongo Central, qui coûtait 120.000 FC, est maintenant à 130.000 FC (45,61 dollars américains). Le prix des épices a également augmenté : un sac de clous de girofle de Chine est passé de 40.000 à 43.000 FC (15 dollars américains), tandis qu’un sac de gingembre, appelé « Tangawisi« , en provenance de Kimpese, a grimpé de 85.000 à 110.000 FC (38,59 dollars américains).
Les augmentations ne se limitent pas aux fruits et légumes. Une botte de céleri de la commune de N’sele dans l’est de Kinshasa coûte désormais 28.000 FC (9,82 dollars américains), contre 25.000 FC auparavant. Le prix d’un kilogramme de muscade en provenance de Guangzhou, en Chine, a également augmenté, passant de 50.000 à 52.000 FC (18,24 dollars américains).
Cependant, certains ingrédients ont vu leurs prix baisser. Une botte de ciboulettes, ou « Ndembi« , de la cité de Kimwenza, dans la commune de Mont-Ngafula, est passée de 50.000 à 45.000 FC (17,78 dollars américains). Par ailleurs, d’autres produits ont maintenu des prix stables, tels qu’un sac de solanium (ou « solo« ) de Seke-Banza au Kongo Central, resté à 155.000 FC (54,38 dollars américains).
Cette situation économique délicate reflète la pression sur le pouvoir d’achat des ménages congolais, exacerbée par la dépréciation de la monnaie locale. Les fluctuations des prix des denrées alimentaires essentielles posent un défi majeur pour les consommateurs et nécessitent une attention accrue des autorités économiques pour stabiliser le marché et protéger les plus vulnérables.
M.KOSI