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La taxe Go-Pass en RDC : des fonds pour les infrastructures aéroportuaires ou une opacité persistante ?

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Depuis son instauration en mars 2009, la taxe Go-Pass en République Démocratique du Congo suscite de nombreuses questions sur son efficacité et son impact. Fixée à 50 dollars par passager international et 10 dollars pour les vols nationaux, cette taxe est destinée à financer l’amélioration des infrastructures aéroportuaires. Pourtant, près de quatorze ans après sa mise en place, les doutes persistent quant à l’utilisation réelle de ces fonds.

L’objectif principal de la taxe Go-Pass est de collecter des fonds pour moderniser les infrastructures des aéroports congolais, en particulier celui de N’Djili à Kinshasa. Les voyageurs, depuis 2009, sont tenus de payer cette taxe, intégrée au prix de leur billet d’avion. En théorie, cette mesure devrait permettre de récolter des sommes significatives pour financer des projets d’infrastructure nécessaires au développement aéroportuaire du pays.

Les chiffres de la collecte de la taxe Go-Pass sont impressionnants. En 2009, la taxe a rapporté 31,2 millions de dollars. Au premier semestre 2021, les revenus générés ont atteint 84 millions de dollars. En extrapolant ces données, l’enveloppe annuelle semble se situer entre 60 et 80 millions de dollars. Cependant, l’affectation de ces fonds reste opaque et controversée. Des médias locaux ont qualifié la taxe de « grande escroquerie » en raison de la difficulté à vérifier l’utilisation des fonds collectés.

Malgré les montants collectés, les passagers signalent peu d’améliorations notables dans les infrastructures aéroportuaires de la RDC. Les retards et les perturbations causés par les problèmes de paiement de la taxe Go-Pass sont récurrents. De nombreux voyageurs critiquent l’inefficacité de cette taxe, arguant que les fonds n’ont pas été utilisés de manière transparente ou efficace pour moderniser les aéroports.

La taxe Go-Pass de la RDC, bien que significative, n’est pas la plus élevée au monde. En Afrique, certains pays comme le Niger imposent des taxes allant jusqu’à 162 dollars par passager. En Europe, les taxes varient, avec des montants allant de 12,90 euros en Allemagne pour les vols intérieurs européens à 58,82 euros pour les vols long-courriers. En comparaison, la taxe Go-Pass de la RDC est modérée, mais son efficacité est mise en question.

La taxe Go-Pass en RDC illustre un problème récurrent dans la gestion des fonds publics : l’opacité et le manque de transparence. Bien que les sommes collectées soient importantes, l’absence de preuves concrètes de l’amélioration des infrastructures aéroportuaires soulève des doutes sur la gestion de ces fonds. Pour que la taxe Go-Pass remplisse véritablement son objectif, une gestion plus transparente et efficace des fonds est nécessaire, accompagnée de projets concrets visibles pour les usagers. Sans cela, la perception d’une « escroquerie » à grande échelle continuera de dominer l’opinion publique.

M.Kosi

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