Les opérateurs de services financiers mobiles en République démocratique du Congo (RDC) adoptent une nouvelle politique visant à encourager l’utilisation du franc congolais (CDF) dans les transactions quotidiennes. Désormais, lors des retraits effectués via des plateformes telles que M-Pesa, les clients reçoivent 70 % du montant en dollars américains (USD) et 30 % en francs congolais. Cette mesure a pour objectif de promouvoir la monnaie nationale dans les échanges commerciaux.
Franck Muteb, président de l’Association des opérateurs économiques des shops M-Pesa, souligne que cette initiative répond à une tendance où de nombreux épargnants privilégiaient le dollar pour préserver la valeur de leurs fonds, en raison de la dépréciation continue du franc congolais sur le marché des changes. Toutefois, il observe une récente stabilité du franc congolais, offrant une meilleure prévisibilité pour les affaires.
Selon les données de la Banque centrale du Congo (BCC), au 2 avril 2025, le taux de change officiel s’établissait à 2 862,85 CDF pour un dollar américain, reflétant une certaine stabilité monétaire. Néanmoins, l’inflation annuelle reste élevée, atteignant 10,127 %, ce qui continue d’affecter le pouvoir d’achat des consommateurs.
Parallèlement, les opérateurs de services financiers mobiles font face à une augmentation des incidents de sécurité, notamment des attaques ciblant les revendeurs de services financiers. Cette situation engendre une inquiétude croissante parmi les agents, qui expriment des craintes quant à leur sécurité lors des opérations, en particulier en soirée. Pour pallier ces risques, de nombreux points de service renforcent leurs mesures de protection, notamment par l’installation de dispositifs antivol.
Les opérateurs appellent les autorités nationales et provinciales, notamment le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, à mettre en place des mécanismes efficaces pour lutter contre cette insécurité croissante, qui menace non seulement les individus, mais également les activités économiques essentielles au développement du pays.
— M. KOSI






