La scène économique internationale influence de manière subtile mais perceptible les marchés des métaux de base. Parmi eux, l’aluminium se distingue, témoin des ajustements macroéconomiques et des évolutions de la chaîne d’approvisionnement. Le 20 janvier, l’indice du dollar américain a marqué un creux à 108,27 points, offrant un léger répit aux cours des métaux, déjà sous l’effet d’une demande stabilisée et d’une offre en pleine réorganisation.
En Chine, principal producteur d’aluminium au monde, les coûts de production connaissent une baisse marquée. Les prix moyens de l’aluminium se sont établis autour de 2 890 dollars la tonne (19 000 yuans à un taux de conversion de 1 USD ≈ 6,57 CNY), soutenus par une diminution accélérée des coûts de l’alumine, une matière clé dans cette industrie. Ce contexte reflète une meilleure disponibilité des ressources et un recul des tensions sur l’approvisionnement. Néanmoins, la demande affiche des signes de ralentissement, notamment à l’approche des congés du Nouvel An chinois, période traditionnellement marquée par une baisse des activités industrielles.
Ce ralentissement s’accompagne d’une hausse des stocks sociaux, une situation habituelle avant les festivités, mais qui pourrait exercer une pression supplémentaire sur les prix dans les semaines à venir. La baisse marquée des prix de l’alumine, enregistrée dans des régions comme le Henan, témoigne d’un marché qui peine à trouver un nouvel équilibre. Malgré une chute importante des prix au comptant – jusqu’à 126 dollars par tonne (830 yuans), les capacités de production demeurent largement opérationnelles, évitant ainsi une crise plus profonde du côté de l’offre.
Sur le marché des contrats à terme, les fluctuations observées traduisent une certaine prudence des investisseurs. Le contrat le plus échangé sur le Shanghai Futures Exchange s’est stabilisé autour de 3 107 dollars la tonne (20 415 yuans), une légère baisse par rapport à la veille. Ces ajustements mineurs montrent un marché qui attend des signaux clairs, tant sur le plan national qu’international, pour orienter ses positions. À l’inverse, les perspectives pour l’alumine apparaissent plus incertaines, avec une baisse de près de 2 % pour le contrat principal, reflétant un surplus persistant sur le marché.
Les semaines à venir seront déterminantes pour évaluer l’impact des politiques économiques mondiales sur ce secteur. La décision de ne pas imposer de nouveaux tarifs douaniers, annoncée récemment, a apaisé les craintes immédiates. Cependant, les incertitudes liées à l’évolution de la demande et aux coûts des matières premières demeurent des points de vigilance pour les acteurs du marché. Alors que l’industrie continue de s’ajuster, les investisseurs devront naviguer entre les signaux macroéconomiques et les spécificités de chaque région pour affiner leurs stratégies.
— M. KOSI