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Le FMI alloue 2,7 milliards de dollars à la RDC pour stabiliser son économie et préserver ses forêts tropicales

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Le Fonds monétaire international (FMI) vient d’approuver deux nouveaux accords de financement d’un montant total de 2,7 milliards de dollars en faveur de la République démocratique du Congo (RDC). Ces fonds, alloués sur une période de 38 mois, visent à soutenir la consolidation des réformes économiques et la transition écologique du pays.

En 2024, la RDC a enregistré une croissance économique estimée à 6 %, malgré des tensions sécuritaires et une inflation élevée en début d’année. Ce soutien du FMI s’inscrit dans la continuité des efforts déployés pour maintenir cet élan économique et jeter les bases d’un développement inclusif.

Les fonds alloués dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) permettront de poursuivre les réformes structurelles entamées lors du précédent programme, achevé en juillet 2024. L’objectif principal reste d’améliorer la gouvernance économique, notamment en renforçant la transparence dans la gestion des finances publiques et en optimisant la collecte des recettes fiscales. Une gestion plus efficace des ressources publiques est également attendue grâce à la modernisation de la chaîne des dépenses et à l’instauration d’un compte unique du Trésor.

Par ailleurs, la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) offre à la RDC une opportunité de valoriser son rôle dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Le pays, qui abrite une part importante des forêts tropicales du bassin du Congo, pourrait jouer un rôle central dans les efforts internationaux pour réduire les émissions de carbone. Ce financement soutiendra des initiatives pour protéger ces écosystèmes tout en développant des mécanismes d’adaptation aux impacts du changement climatique.

Les discussions autour de ces financements interviennent alors que les perspectives économiques de la RDC restent favorables, bien que non exemptes de défis. Bien que l’inflation ait reculé à 12,8 % en novembre 2024, des obstacles subsistent, notamment la volatilité des recettes liées aux industries extractives et l’impact des tensions géopolitiques sur l’économie. La Banque centrale du Congo, quant à elle, poursuit une politique monétaire prudente, avec pour objectif de maintenir la stabilité des prix et de renforcer les réserves de change.

Le FMI a salué les progrès réalisés par les autorités congolaises dans la mise en œuvre des réformes, tout en insistant sur la nécessité d’approfondir ces efforts. La mobilisation accrue des ressources intérieures, la lutte contre la corruption et la création d’un cadre budgétaire moins dépendant des revenus miniers figurent parmi les priorités identifiées. Ces initiatives visent à créer un espace budgétaire suffisant pour financer les investissements prioritaires dans les infrastructures et les services sociaux essentiels.

Le soutien du FMI intervient également à un moment où le gouvernement congolais cherche à positionner le pays comme un acteur clé de la transition énergétique mondiale. En favorisant une économie à faible émission de carbone et en renforçant les capacités locales d’adaptation aux chocs climatiques, la RDC pourrait non seulement attirer des investissements internationaux, mais aussi renforcer son image sur la scène internationale.

Alors que la RDC se prépare à relever ces défis, les deux nouveaux financements du FMI offrent une base solide pour consolider les acquis économiques tout en ouvrant la voie à un avenir plus durable. Ces programmes, bien que complexes, reflètent l’ambition d’un pays en quête de transformation, à la fois économique et écologique.


— M. KOSI

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