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Le trafic aérien en Afrique : Une croissance exponentielle prévue par Boeing

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Par Mitterrand Masamuna, Expert Journaliste Économique

20 octobre 2023

L’industrie de l’aviation civile en Afrique fait face à des perspectives prometteuses, propulsée par une dynamique de croissance incontestable. Cependant, la réalisation de cette expansion implique des défis substantiels, notamment l’expansion des flottes, la mise en place d’infrastructures techniques, et le renforcement des ressources humaines. Dans un rapport récemment dévoilé, Boeing, le géant américain de l’aéronautique, a revu ses prévisions de croissance pour le secteur du transport aérien en Afrique. Les chiffres sont parlants, avec une anticipation de quadruplement du trafic de passagers à l’intérieur du continent au cours des deux prochaines décennies. Cette prévision impétueuse entraînerait une augmentation de la demande estimée à 7,4 %, faisant de l’Afrique la troisième région au taux de croissance le plus élevé dans ce domaine.

Boeing base ces projections audacieuses sur plusieurs facteurs clés, dont la vigueur actuelle des économies africaines, l’impact de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), et la création d’un marché unique pour le transport aérien en Afrique. Ces éléments conjugués sont appelés à être les moteurs de l’expansion spectaculaire du secteur au cours des prochaines années.

Cependant, une telle augmentation de la demande en services aériens nécessite une stratégie claire et concertée. L’expansion de la flotte des compagnies aériennes s’impose, à raison de 4 % par an, afin de répondre aux besoins d’un nombre colossal de 1 025 nouveaux avions, principalement des monocouloirs, destinés à assurer le trafic intra-africain. Cette demande accrue s’accompagnera d’une évolution significative dans la taille moyenne des avions et le nombre de sièges par avion au sein de la flotte africaine. Les monocouloirs, tels que le Boeing 737 MAX, seront les avions les plus sollicités sur le continent, en accord avec les prévisions de Boeing.

Pour répondre à cette demande grandissante, environ 730 nouveaux monocouloirs et 275 gros porteurs seront nécessaires. D’ailleurs, Airbus, le deuxième constructeur aéronautique mondial, estime également un besoin substantiel, soit 1 180 nouveaux avions d’ici 2042, comprenant 295 gros porteurs et 885 monocouloirs.

Le développement de l’industrie aéronautique en Afrique ne se limite pas seulement à l’acquisition d’aéronefs, mais englobe également la formation et l’emploi d’un personnel qualifié. Cette croissance générera 69 000 nouveaux emplois, dont 21 000 pilotes, 22 000 techniciens, et 26 000 membres d’équipage de cabine. L’impact sur d’autres sous-secteurs, tels que la chaîne d’approvisionnement, la réparation et la révision, ne doit pas être sous-estimé, avec des estimations atteignant 105 milliards de dollars US, selon les données fournies par Boeing.

En résumé, l’avenir de l’aviation civile en Afrique s’annonce des plus radieux, avec une croissance prévue du trafic de passagers qui pourrait s’avérer être un moteur économique majeur pour le continent. Le respect de ces prévisions ambitieuses requiert toutefois une planification minutieuse, des investissements substantiels et une main-d’œuvre qualifiée. Les acteurs de l’industrie, qu’ils soient constructeurs, compagnies aériennes ou acteurs gouvernementaux, devront travailler de concert pour garantir que cette croissance se matérialise tout en apportant des avantages durables à l’économie africaine.

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