Musompo (Lualaba) — Au cœur du centre de négoce, le laboratoire du CEEC sécurise la valeur des cargaisons de cuivre et de cobalt. Équipé d’instruments conformes aux standards internationaux, il intervient de l’extraction à l’exportation : analyses, expertise, certificat d’origine et suivi documentaire. Objectif : des teneurs mesurées avec rigueur, des volumes exacts, des recettes publiques préservées.
« Ce laboratoire permet maintenant de connaître la composition exacte des minerais lors des exportations », souligne Krystian Ilunga Kazadi (CEEC/Lualaba).
Mesure fine, traçabilité serrée et prix alignés sur la réalité des teneurs
Les spectromètres détectent les éléments présents à l’état de traces dans le cuivre et le cobalt. Cette granularité réduit les sous-déclarations et verrouille la cohérence entre facturation, droits à l’export et fiscalité locale. Les lots, qu’ils soient bruts, concentrés ou en cathodes de cuivre, passent par une séquence standardisée : prélèvement représentatif, préparation, essais physico-chimiques, puis émission du certificat d’origine. La démarche d’accréditation ISO/CEI 17025 est engagée pour attester la compétence métrologique et la reproductibilité des résultats.
Côté chaîne d’approvisionnement, le CEEC positionne des agents aux points sensibles : traitement, transactions coopératives-acheteurs, formalités de sortie. Carnets de bons d’achat, bordereaux de pesée et certificats jalonnent le flux. Un bureau de traçabilité interne coordonne avec la Division des mines et le LMC afin de réduire les délais de traitement et harmoniser les jeux de données.
Pour les exploitants artisanaux, l’effet est immédiat. Les transactions s’appuient sur trois paramètres objectivés : taux d’humidité, teneur, poids réel. La négociation se fait sur base scientifique, avec des prix rapprochés des cotations et des pénalités mieux justifiées en cas d’impuretés. Les opérateurs privés y recourent également pour sécuriser conformité et réputation à l’export.
Le laboratoire couvre un spectre large d’essais : cathodes de cuivre, concentrés, métaux majeurs (Cu, Co), échantillons environnementaux et substances minérales brutes. Cette capacité soutient aussi la surveillance des rejets industriels et l’évaluation des risques de dilution. L’accès à une place de marché sécurisée (HOLDCO) améliore la mise en relation et aide à capter une meilleure valorisation pour les cargaisons conformes.
La modernisation engagée par la direction du CEEC vise une chaîne minière plus lisible : analyses traçables, délais raccourcis, recettes mieux collectées au niveau national et provincial. À Musompo, la conséquence se mesure déjà sur le terrain : moins d’écarts entre déclarations et réalités des teneurs, moins de pertes dans les circuits informels, plus de fiabilité pour les certificats remis aux exportateurs.
Message aux coopératives et creuseurs : faire certifier à Musompo, c’est protéger le prix, sécuriser le dossier d’exportation et accéder à des acheteurs plus exigeants. Les premiers usagers rapportent des résultats constants et une meilleure position de négociation.
— M. KOSI






