Les places boursières européennes ont clôturé en baisse ce jeudi, affectées par l’incertitude provoquée par les nouvelles taxes douanières sur les voitures électriques chinoises annoncées par la Commission européenne. Cette mesure a déclenché des avertissements de Pékin, qui a exprimé son espoir que l’Union européenne revienne sur sa décision.
À Paris, le CAC 40 a reculé de 1,99%, atteignant 7.708,02 points, enregistrant ainsi sa plus forte baisse en une seule séance depuis près d’un an. Le Footsie britannique a perdu 0,63%, tandis que le Dax allemand a baissé de 1,97%. L’EuroStoxx 50 et le FTSEurofirst 300 ont également terminé en baisse, perdant respectivement 1,97% et 1,21%. De même, le Stoxx 600 a diminué de 1,31%.
L’UE a récemment annoncé l’imposition de droits de douane pouvant atteindre 38% sur les véhicules électriques importés de Chine. En réponse, Pékin a exhorté l’Europe à éviter de « s’engager dans la mauvaise direction« , selon l’agence de presse Chine Nouvelle. Daniel Schwarz, analyste chez Stifel, a indiqué que « la Chine pourrait maintenant adopter des mesures touchant particulièrement les équipementiers allemands qui exportent vers le marché chinois« .
Le secteur automobile a été l’un des plus affectés, avec une baisse de 2,3% de l’indice européen de l’automobile sur le Stoxx 600. Parmi les grandes entreprises touchées, Volkswagen a chuté de 3,47%, BMW de 2,22%, Renault de 2,26% et Stellantis de 2,69%. Stellantis a annoncé compter sur une nouvelle stratégie pour atténuer l’impact de ces droits de douane en Chine.
A Wall Street
Au moment de la clôture européenne, le Dow Jones reculait de 0,68% et le S&P 500 de 0,12%. Le Nasdaq, cependant, se démarquait avec une légère hausse de 0,12%, grâce aux gains dans les secteurs des semi-conducteurs (+1,09%) et des nouvelles technologies (+1,07%). La séance à New York a été marquée par une volatilité accrue, les investisseurs réagissant aux récentes annonces de la Réserve fédérale américaine. Celle-ci a déclaré ne prévoir qu’une seule réduction de taux pour cette année, tout en notant des « progrès modestes » vers l’objectif d’inflation de 2%.
Les données publiées sur les prix à la production (PPI) aux États-Unis ont montré une contraction de 0,2% sur un mois et un ralentissement à 2,2% en rythme annuel en mai, ce qui a brièvement soutenu les indices avant que leur effet ne s’estompe.
Les valeurs en Europe
Atos a terminé en baisse de 0,41% dans une séance volatile, alors que le groupe a annoncé être en discussions sur une proposition de restructuration financière par le consortium OnePoint. Lufthansa a chuté de 5,47% après avoir été placée sous surveillance négative par JPMorgan, qui a mis en garde contre une baisse des prix des vols long-courriers au deuxième trimestre. En revanche, BT a gagné 4,32% suite à l’acquisition d’une participation de 3,16% par le magnat mexicain Carlos Slim. De son côté, Wise a plongé de 11,5%, le groupe britannique de transfert d’argent anticipant un ralentissement de la croissance de son chiffre d’affaires pour le nouvel exercice fiscal.
Marché des changes et taux
Le dollar, après avoir chuté de 1% mercredi suite à la publication des chiffres de l’inflation américaine, a regagné une partie du terrain perdu, augmentant de 0,45% face à un panier de devises de référence. L’euro a cédé 0,56%, se négociant à 1,0746 dollar. La monnaie européenne a connu une intense volatilité en raison de l’incertitude politique en France avec les élections législatives anticipées prévues les 30 juin et 7 juillet.
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans a diminué de 4,9 points de base, à 4,2461%, en réaction au ralentissement des prix à la production et à la hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis. En Allemagne, le rendement du Bund à dix ans a baissé de 4,5 points de base, à 2,473%, tandis que celui à deux ans a reculé de 7,1 points, à 2,872%.
Marché pétrolier
Le marché pétrolier a terminé dans le rouge, sous l’effet de l’augmentation des approvisionnements en brut aux États-Unis et de la perspective d’un décalage de la baisse des taux de la Fed. Le Brent a décliné de 0,29%, à 82,36 dollars le baril, et le brut léger américain (WTI) a cédé 0,37%, à 78,21 dollars.
Rédaction Lepoint.cd