La République démocratique du Congo (RDC) a récemment suspendu, pour une durée de quatre mois, ses exportations de cobalt afin de réguler une offre excédentaire sur le marché mondial. Cette mesure vise à stabiliser les prix de ce métal essentiel à la fabrication des batteries pour véhicules électriques et appareils électroniques.
Pour renforcer cette initiative, le gouvernement congolais envisage d’introduire des quotas d’exportation de cobalt. Ces quotas seraient répartis en deux volets : l’un dédié aux exportations et l’autre à la transformation locale du minerai. L’objectif est de mieux contrôler l’offre sur le marché international et d’encourager le développement de l’industrie locale de transformation.
Parallèlement, la RDC cherche à collaborer avec l’Indonésie, deuxième producteur mondial de cobalt, pour coordonner leurs politiques d’exportation et ainsi mieux maîtriser l’offre mondiale. Cette coopération stratégique pourrait contribuer à une meilleure stabilité des prix sur le marché international.
Depuis l’annonce de la suspension des exportations congolaises, les prix du cobalt ont connu une hausse notable. Cependant, les analystes restent prudents quant à la volatilité du marché, influencée par divers facteurs tels que les politiques industrielles des principaux pays consommateurs et la demande croissante en batteries électriques.
La RDC, qui représente environ 75 % de la production mondiale de cobalt, dépend fortement de ce minerai, constituant une part significative de ses exportations. Une gestion optimisée de la production et de l’exportation est donc cruciale pour la stabilité économique du pays. Dans cette optique, le gouvernement a insisté sur la nécessité d’un encadrement efficace des entités responsables, telles que l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC) et l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Marchés des Substances Minérales Stratégiques (ARECOMS).
Une évaluation de la suspension des exportations est prévue dans trois mois pour décider d’un éventuel ajustement ou prolongement de la mesure. L’alliance envisagée entre Kinshasa et Jakarta pourrait ainsi aboutir à une stratégie concertée pour mieux contrôler le marché mondial du cobalt et garantir des prix plus stables.
Ces initiatives reflètent la volonté de la RDC de renforcer sa position sur le marché mondial du cobalt et de promouvoir une croissance économique durable.
— Peter MOYI






