Nigeria : l’introduction partielle de la raffinerie Dangote à la NGX pourrait propulser la fortune d’Aliko Dangote au-delà de 100 milliards USD

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raffinerie de Dangote

Aliko Dangote prépare une mise en Bourse partielle de son complexe de Lekki (capacité : 650 000 barils/jour). La valorisation envisagée entre 50 et 70 milliards USD ferait grimper sa richesse au-delà de 100 milliards USD (soit 56 415,7 milliards FCFA), selon l’ampleur de la part cotée et de la participation conservée.

La stratégie étudiée consisterait à coter 5 à 10 % de Dangote Refinery à la Nigerian Exchange (NGX). En maintenant 65 à 70 % du capital, la valeur de la part détenue par l’industriel atteindrait 32 à 49 milliards USD. Ajoutée à ses positions dans Dangote Cement, Dangote Fertilizer et d’autres filiales, la fortune agrégée se situerait dans une fourchette de 90 à 110 milliards USD. Cette opération placerait l’actif nigérian dans une comparaison directe avec des raffineurs américains comme Valero, Marathon Petroleum ou Phillips 66 en termes d’ordre de grandeur.

Ce que changerait une cotation à Lagos

Une cotation réussie enverrait un signal fort aux marchés africains : un actif industriel du continent peut viser des standards de valorisation proches des grandes places mondiales de l’énergie. La liquidité apportée par la Bourse créerait un référentiel de prix transparent, utile pour les futures levées de fonds, la structure des coûts et le financement du fonds de roulement. Les investisseurs évalueraient, avec attention, la volatilité du brut, les coûts logistiques (alimentation en brut, évacuation des produits), la qualité des marges de raffinage et la politique de change au Nigeria, autant de variables qui pèsent sur les flux de trésorerie.

Pour la NGX, une admission de cette taille renforcerait la profondeur du marché et élargirait l’univers sectoriel au-delà des financières et des matériaux de base. Un afflux d’investissements étrangers suivrait si la gouvernance, la communication financière et la discipline des dépenses restent au niveau attendu par les gérants internationaux. À l’échelle régionale, l’opération servirait de référence pour les autres conglomérats industriels cherchant à diversifier leurs sources de recettes et à réduire la dépendance au financement bancaire.

Le débat public a déjà été réveillé par une formule du vice-président nigérian Kashim Shettima en mai 2025 : « Dangote aurait pu valoir 120 milliards USD s’il avait placé ses 19 milliards USD initiaux dans des actions technologiques. » La trajectoire actuelle suggère un scénario différent : une création de valeur portée par un actif industriel ancré en Afrique, sous l’effet d’investissements lourds et d’un positionnement sur la chaîne de valeur des produits pétroliers.

— M. KOSI

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