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Classement mondial des revenus : la RDC reste-t-elle dans la catégorie des faibles revenus ?

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La dernière mise à jour de la Banque mondiale sur la classification des économies mondiales met en lumière des évolutions marquantes des niveaux de revenus à l’échelle planétaire. En prenant pour référence le revenu national brut (RNB) par habitant, cette répartition annuelle, calculée en dollars américains selon la méthode de l’Atlas, permet d’évaluer les capacités économiques des pays. Bien plus qu’un simple exercice statistique, ces données révèlent les transformations économiques majeures des dernières décennies.

Depuis 1987, le visage économique mondial a considérablement changé. Là où près d’un tiers des pays étaient classés dans la catégorie des faibles revenus, ils ne représentent plus aujourd’hui que 12 %. En parallèle, la proportion de pays à revenu élevé est passée de 25 % à 40 %. Ces chiffres traduisent une amélioration globale du niveau de vie, mais ils masquent également des disparités régionales persistantes et des transitions variées entre les catégories de revenus.

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L’Asie du Sud, par exemple, illustre un cas de transformation spectaculaire. En 1987, tous les pays de cette région étaient considérés comme des économies à faible revenu. Aujourd’hui, seulement 13 % s’y trouvent encore. À l’opposé, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord montre une légère détérioration, avec une augmentation des pays à faible revenu, une situation inédite depuis plusieurs décennies. D’autres régions, comme l’Amérique latine et les Caraïbes, montrent une dynamique inverse, avec une montée significative des économies à revenu élevé, reflétant des changements économiques profonds.

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L’exercice 2025 de la Banque mondiale a également permis de noter des transitions intéressantes parmi les pays. Trois nations, la Bulgarie, les Palaos et la Russie, ont rejoint la catégorie des économies à revenu élevé. La Bulgarie, bien qu’ayant enregistré une croissance modeste de 1,8 %, a vu son économie consolidée par une demande intérieure stable. Les Palaos, en phase de reprise après la crise du COVID-19, ont bénéficié d’une hausse nominale de 10 % de leur RNB. Quant à la Russie, sa performance repose sur un mélange de dépenses militaires accrues et d’une reprise de ses principaux secteurs économiques, avec une progression notable du RNB par habitant.

Certaines économies, telles que l’Algérie, l’Iran, la Mongolie et l’Ukraine, ont franchi des seuils importants pour rejoindre la catégorie des revenus intermédiaires supérieurs. En Algérie, une refonte des méthodes statistiques a entraîné une révision à la hausse des chiffres du PIB, reflétant une économie sous-évaluée dans le passé. L’Iran, tiré par ses exportations pétrolières, a affiché une progression impressionnante de 39,5 % du RNB nominal, malgré les défis liés à la dépréciation de sa monnaie locale. La Mongolie a vu son secteur minier croître de manière spectaculaire, boostant les exportations. L’Ukraine, bien que lourdement touchée par le conflit, a enregistré une augmentation de son PIB réel grâce à une activité de reconstruction intense et des investissements massifs.

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Cependant, tous les pays n’ont pas connu de progression. La Cisjordanie et Gaza sont les seuls territoires à reculer dans la classification. Les effets économiques du conflit régional déclenché en octobre 2023 ont été particulièrement sévères, provoquant une contraction de 9,2 % du PIB nominal, ce qui a suffi à rétrograder leur RNB par habitant en dessous du seuil requis.

Ces mouvements dans la classification des revenus témoignent des défis et des opportunités auxquels les économies mondiales font face. Bien que ces catégories soient avant tout utilisées à des fins d’analyse, elles reflètent les transformations économiques, les politiques de développement et les réalités démographiques des nations. Pour plus d’informations sur ces données et les méthodologies utilisées, la Banque mondiale met à disposition une base de données exhaustive permettant une analyse approfondie des indicateurs économiques globaux.

M.KOSI

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