Depuis l’occupation de Goma par la coalition rebelle M23-AFC, soutenue par le Rwanda, les femmes entrepreneures du secteur agroalimentaire rencontrent de sérieuses difficultés pour relancer leurs activités. Ces entrepreneures, qui constituent un pilier essentiel de l’économie locale, font face à une crise sans précédent compromettant leurs activités commerciales.
Traditionnellement, ces commerçantes comptaient sur le règlement des dettes de leurs clients à la fin du mois de janvier, période suivant les dépenses des fêtes de fin d’année. Cependant, le déclenchement des hostilités lors de la dernière semaine de janvier a empêché ces transactions cruciales. Cette interruption a privé de nombreuses entrepreneures des fonds nécessaires pour maintenir leurs activités.
Léa Bisimwa, impliquée dans la vente de poulets fumés, illustre cette situation. Habituellement, elle achetait des poules à 6,50 ou 7 dollars, les fumait, puis les revendait à 10 dollars. Actuellement, ses clients, eux-mêmes affectés par le conflit, ne peuvent honorer leurs dettes, la laissant sans ressources pour poursuivre son commerce.
La fermeture prolongée des banques, depuis plus d’un mois, aggrave la situation en bloquant les transactions financières. Même si les fournisseurs ont réduit les prix des produits, les entrepreneures n’ont pas les moyens de profiter de ces baisses. Par exemple, le prix des poulets de chair est passé de 7 à 5 dollars, mais l’absence de liquidités empêche les commerçantes de saisir cette opportunité.
Un défenseur des droits humains à Goma appelle à la fin des hostilités, dénonçant les souffrances infligées à une population déjà vulnérable. Il exhorte toutes les parties à respecter les droits fondamentaux des habitants, qualifiant cette situation de véritable « punition » pour une ville éprouvée par des décennies d’instabilité.
Parallèlement, l’afflux de produits rwandais sur le marché local accentue la dépendance économique envers le pays voisin, limitant les perspectives de relance pour les entrepreneures locales. Malgré ces défis, Goma fait preuve d’une résilience remarquable face à l’adversité. Toutefois, une réponse concrète des autorités est attendue pour alléger le fardeau de ces femmes et de l’ensemble de la population.
La situation actuelle met en lumière la nécessité d’un soutien accru aux femmes entrepreneures de Goma, essentielles à l’économie locale. Des mesures urgentes sont requises pour rétablir les services bancaires, faciliter l’accès au crédit et assurer la sécurité, permettant ainsi à ces femmes de reprendre leurs activités et de contribuer à la stabilité économique de la région.
— M. KOSI






