Le rapport « Business Ready » de la Banque mondiale, publié le 3 octobre 2024, met en exergue un paradoxe intéressant. Alors que la majorité des 50 économies analysées s’efforcent d’améliorer leur cadre réglementaire, l’accès aux services publics de qualité reste une problématique récurrente, freinant ainsi l’essor d’un environnement des affaires propice à une croissance durable.
Un écart marqué entre réglementation et services publics
En moyenne, les économies étudiées obtiennent une note de 65,5 pour la qualité de leur réglementation des affaires, tandis que la note pour les services publics s’établit à seulement 49,7. Cet écart important entre les deux aspects démontre qu’il ne suffit pas de légiférer pour créer un cadre attractif : encore faut-il garantir l’application des lois et la qualité des services pour soutenir les entreprises dans leur développement. Cet écart est particulièrement prononcé dans les économies à faible revenu, notamment en Afrique subsaharienne et dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, où les infrastructures peinent à suivre le rythme des réformes réglementaires.
Des données comparatives pour guider les réformes
Le rapport, qui couvre pour l’instant 50 économies et prévoit d’élargir son champ d’étude à 180 pays d’ici 2026, utilise plus de 1 200 indicateurs pour chaque économie afin de mesurer la qualité des politiques publiques et des services fournis. L’objectif est d’offrir aux décideurs un outil d’évaluation précis permettant d’identifier les points à améliorer et d’encourager les réformes. Par exemple, la durée nécessaire pour enregistrer une entreprise varie fortement d’un pays à l’autre, allant de trois jours dans certains pays à plus de 80 jours ailleurs. De même, la fourniture d’électricité, élément clé pour les entreprises, fait face à des coupures fréquentes dans certains États, atteignant jusqu’à 22 interruptions par mois dans les cas extrêmes.
Un outil transparent pour un climat des affaires équitable
Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, souligne : « Les réformes doivent s’accompagner d’un environnement d’investissement transparent et inclusif. Les gouvernements doivent faciliter les démarches pour que les entreprises puissent se concentrer sur leur croissance et non sur les lourdeurs administratives ». Le rapport s’appuie sur des données accessibles au public et propose une méthodologie claire pour reproduire les résultats, renforçant ainsi sa crédibilité.
Parmi les économies ayant réussi à réduire les écarts entre cadre réglementaire et services publics, on peut citer le Rwanda, la Géorgie, le Viet Nam et la Colombie. Ces pays montrent qu’il est possible, même avec des ressources limitées, de mettre en place un environnement des affaires efficace, attractif et orienté vers l’avenir.
Le rapport « Business Ready » s’impose ainsi comme un nouvel étalon pour les gouvernements et les entreprises qui souhaitent évaluer et comparer la qualité de l’environnement des affaires à l’échelle mondiale. Ce projet se positionne comme un outil clé pour soutenir un développement économique harmonieux et inclusif, tout en tenant compte des spécificités locales.