Le Gouvernement congolais a enregistré en mars 2025 des recettes publiques de 1.897,5 milliards de Francs congolais (CDF), équivalant à près de 642,3 millions USD. Ce chiffre affiche un léger retard sur les prévisions initiales estimées à 1.985,3 milliards de CDF, atteignant néanmoins 95,6 % des objectifs fixés par l’État, selon les données récemment diffusées par la Banque Centrale du Congo (BCC).
Malgré cet écart minime avec les projections officielles, le Trésor public constate une amélioration concrète de 17,8 % comparée aux recettes encaissées à la même période l’an dernier, qui s’élevaient alors à 1.610,8 milliards de CDF. Cette hausse témoigne d’une meilleure mobilisation fiscale et parafiscale opérée par les régies financières nationales.
Dans ce contexte, la Direction Générale des Impôts (DGI) se démarque particulièrement, avec des rentrées fiscales de 779,9 milliards de CDF, dépassant largement sa propre prévision de 678,4 milliards de CDF. À l’inverse, la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) affiche des performances en retrait avec 547,4 milliards de CDF collectés contre un objectif plus ambitieux fixé à 693,0 milliards de CDF.
La Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participations (DGRAD), quant à elle, enregistre une surperformance notable avec 570,2 milliards de CDF versés au Trésor public, contre un objectif initial de 496,8 milliards de CDF.
Toutefois, cette embellie relative des recettes contraste fortement avec l’explosion des dépenses publiques. Durant le même mois de mars, les dépenses totales se sont élevées à 2.947,0 milliards de CDF, excédant de 38,6 % les prévisions budgétaires initialement arrêtées à 2.126,8 milliards de CDF. Comparé à mars 2024, l’accélération des dépenses atteint un rythme préoccupant de 78,1 %.
Ces dépenses excessives sont principalement alimentées par les charges courantes évaluées à 1.928,9 milliards de CDF, soit un dépassement de 21,9 % des prévisions mensuelles. Les postes les plus concernés restent sans surprise les rémunérations des fonctionnaires et les subventions publiques, symbolisant ainsi une pression budgétaire persistante.
À cela s’ajoutent les dépenses d’investissement qui, initialement estimées à 110,0 milliards de CDF, se sont finalement élevées à 149,0 milliards de CDF, révélant des difficultés récurrentes dans la maîtrise des engagements financiers liés aux projets d’infrastructures.
Conséquence directe de cette dynamique budgétaire déséquilibrée : un déficit cumulé alarmant. À la fin du premier trimestre 2025, l’État congolais affiche ainsi un déficit global de trésorerie de 1.749,7 milliards de CDF, résultant d’un total de recettes de 5.721,1 milliards de CDF contre des dépenses atteignant 7.470,8 milliards de CDF.
Face à ce constat financier préoccupant, la question essentielle reste posée : comment le Gouvernement compte-t-il rétablir la discipline budgétaire nécessaire à une croissance économique réellement durable ?
— Peter MOYI






