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RDC-États-Unis : Que cache vraiment l’accord minier annoncé par Tshisekedi ?

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Le président Félix Tshisekedi a fermement rejeté l’idée d’un quelconque bradage des ressources minières de la RDC dans le cadre des négociations en cours avec les États-Unis. Lors du 65e anniversaire de l’indépendance, il a rappelé que le pays entend préserver sa maîtrise sur ses minerais stratégiques, notamment le cuivre, le cobalt et le lithium, essentiels à la transition énergétique mondiale.

La RDC, qui détient environ 70 % des réserves mondiales de cobalt et se positionne comme le deuxième producteur mondial de cuivre avec près de 1,3 million de tonnes par an, fait face à une demande croissante, portée par le développement des batteries pour véhicules électriques et les technologies vertes. Le cours du cuivre a oscillé autour de 8 000 dollars la tonne en 2024, tandis que le cobalt, plus rare, reste une ressource stratégique dont la demande mondiale devrait progresser de 6 % annuellement jusqu’en 2030 selon BloombergNEF.

L’accord attendu avec Washington vise à valoriser ces ressources sans céder aux pressions externes, tout en garantissant une redistribution plus juste des revenus issus de leur exploitation. Ce cadre doit intégrer les exigences du Code minier congolais, qui encadre la répartition des revenus et impose des conditions strictes sur la protection sociale et environnementale.

Toutefois, la posture diplomatique adoptée par Kinshasa soulève des interrogations. Freddy Kasongo, secrétaire exécutif de l’OEARSE, souligne que l’initiative congolaise de lancer les discussions place la RDC en position délicate. Selon lui, les États-Unis, mieux informés sur la cartographie minière locale, auraient dû prendre l’initiative, évitant ainsi un déséquilibre dans les rapports de force.

Au-delà du symbolisme politique, cet accord pourrait impacter la souveraineté économique du pays. Les ressources minières, première source de devises étrangères pour la RDC, représentent près de 90 % des exportations totales. Une gestion rigoureuse est donc indispensable pour éviter que les gains à court terme ne compromettent la capacité de l’État à contrôler ses richesses à long terme, tout en répondant aux besoins urgents de développement.

Les choix qui seront faits dans les prochains mois détermineront si la RDC parvient à tirer profit de son sous-sol abondant dans un contexte mondial où les tensions pour l’accès aux matières premières stratégiques s’intensifient.

— M. KOSI

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