Tenke Fungurume Mining (TFM) a finalisé la réhabilitation et la déviation d’un tronçon ferroviaire de 3,8 kilomètres sur sa concession à Fungurume, une opération financée intégralement par la société depuis 2021. Ce déplacement de la voie RR2, exploitée par la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC), est indispensable pour libérer l’accès à des réserves minières récemment identifiées, dont l’exploitation devrait augmenter sensiblement la production.
TFM, qui produit chaque année environ 250 000 tonnes de cuivre et 10 000 tonnes de cobalt, avait besoin de ce contournement ferroviaire pour ne pas interrompre les opérations de transport tout en développant ses gisements. La voie initiale traversait précisément ces zones d’extraction, rendant impossible une exploitation optimale sans perturber la circulation ferroviaire.
Le projet, autorisé par le gouvernement congolais et piloté par un comité ad hoc mis en place par le ministère des Transports, a mobilisé des ressources dépassant le budget prévu, selon Constant Omari, président de ce comité. Cette enveloppe supplémentaire reflète la complexité technique d’un chantier dans un environnement exigeant, entre relief accidenté et contraintes environnementales. Les tests dynamiques réalisés en avril 2025 ont confirmé la robustesse et la conformité de la nouvelle infrastructure.

L’implication de la SNCC, représentée par son directeur général Fabien Mutomb, a été décisive pour garantir que la déviation respecte les normes nationales et internationales en matière ferroviaire. La coordination entre l’exploitant minier, l’opérateur ferroviaire et le maître d’œuvre Gazebo a permis une exécution sans faille.
Au-delà de la simple infrastructure, cette opération illustre la montée en puissance de TFM dans un contexte où la RDC cherche à valoriser ses ressources minières tout en renforçant ses capacités logistiques. La nouvelle voie devrait non seulement soutenir une production minière plus élevée, mais aussi contribuer à améliorer la fluidité du transport, avec des retombées sur la chaîne d’approvisionnement locale et les recettes fiscales.
Dans un pays où les infrastructures de transport peinent souvent à suivre le rythme des besoins industriels, cette réalisation est un signal fort envoyé aux investisseurs. Elle confirme que l’exploitation minière, pilier de l’économie congolaise avec plus de 30 % des recettes d’exportation, reste étroitement liée à la modernisation des voies de communication.
La cérémonie officielle de remise de cette section ferroviaire s’est achevée par la signature d’un procès-verbal et la remise du certificat de bonne exécution, en présence des principaux acteurs du projet, soulignant l’importance stratégique de cette avancée pour le secteur minier et les infrastructures en RDC.
— Peter MOYI