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RDC : Le projet de budget 2025 déposé à l’Assemblée nationale atteint 18 milliards USD, une stratégie budgétaire pour renforcer l’économie nationale

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Le 15 mars, la Première ministre Judith Suminwa a déposé devant l’Assemblée nationale le projet de Loi de finances pour l’exercice 2025, un événement clé dans la gestion des ressources de la République démocratique du Congo (RDC). Le président de l’Assemblée, Vital Kamerhe, a reçu le document en amont de l’ouverture de la session parlementaire de septembre, consacrée à l’examen des finances publiques pour l’année à venir.

Chiffré à 49,847 milliards de francs congolais, soit environ 18 milliards USD, ce budget 2025 affiche une augmentation de 21,6 % par rapport à l’exercice 2024, actuellement en cours d’exécution. Cette hausse, qui s’inscrit dans une dynamique de croissance, témoigne de la volonté du gouvernement d’intensifier ses efforts pour stabiliser l’économie congolaise, tout en poursuivant les réformes exigées par les institutions financières internationales.

Un budget orienté vers la durabilité économique

Judith Suminwa budget

En soumettant ce projet de budget, le gouvernement congolais réaffirme son engagement à financer prioritairement les secteurs porteurs de croissance et les projets structurants. Parmi ces priorités figurent notamment les investissements dans les infrastructures, l’énergie, et les secteurs miniers, moteurs incontournables de l’économie nationale. Le ministre d’État en charge du Budget, Aimé Boji, a récemment mis en lumière la nécessité de réorienter les dépenses publiques pour répondre aux enjeux actuels.

L’enveloppe allouée aux investissements publics est ainsi portée à 21.965 milliards de francs congolais, soit une progression de 18,2 % par rapport à 2024. Ce montant reflète la priorité accordée aux projets d’infrastructure, indispensables pour améliorer les conditions économiques locales et attirer davantage d’investissements étrangers. L’accent est également mis sur l’augmentation de la masse salariale, qui passe de 9.029,4 milliards à 9.609,5 milliards CDF, soit une hausse de 18,3 %, dans un contexte où la lutte contre la précarité économique et la valorisation du capital humain restent au cœur des préoccupations.

Vers une gestion plus efficiente des ressources

Le dépôt de ce projet de budget s’inscrit dans la continuité des engagements pris par le gouvernement en matière de transparence financière. Ce budget, qui vise un équilibre entre recettes et dépenses, repose en grande partie sur des ressources internes, une approche qui renforce la souveraineté financière de la RDC. En s’appuyant sur les revenus générés par l’exploitation minière, pilier central de l’économie congolaise, les autorités visent à renforcer la résilience face aux fluctuations économiques mondiales et à garantir la pérennité des politiques publiques.

Depuis 2021, sous l’impulsion du FMI, le gouvernement congolais a entamé une série de réformes visant à améliorer la gouvernance économique et à sécuriser les recettes fiscales issues du secteur minier. En effet, les exportations de cuivre, de cobalt, et d’autres minerais stratégiques continuent de jouer un rôle clé dans la constitution des revenus publics. Le budget 2025 reflète cette dépendance croissante aux ressources naturelles, tout en tentant de diversifier les sources de financement.

Des perspectives encourageantes pour 2025

En adoptant une posture de rigueur budgétaire, les autorités congolaises entendent faire de l’année 2025 un tournant dans la gestion économique du pays. La progression de 21,6 % du budget illustre un effort concerté pour répondre aux besoins croissants de la population, tout en tenant compte des contraintes économiques mondiales.

La mise en œuvre de la Loi sur la programmation militaire, un volet majeur de ce budget, bénéficiera d’un financement important pour soutenir la modernisation des forces de défense et de sécurité du pays. Ce volet stratégique est indissociable de l’ambition de renforcer la stabilité économique de la RDC, une condition sine qua non pour attirer les investisseurs et stimuler la croissance à long terme.

En définitive, l’Assemblée nationale devra examiner de près ce projet de budget et évaluer sa capacité à soutenir les réformes économiques indispensables à la transformation de l’économie congolaise. Les choix budgétaires pour 2025, orientés vers une meilleure gestion des finances publiques et une mobilisation accrue des ressources internes, marquent une étape décisive vers une souveraineté économique renforcée.

M. MATUVOVANGA

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