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RDC : Les 9e Jeux de la francophonie à Kinshasa révèlent un gouffre financier inquiétant

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Kinshasa, République démocratique du Congo – Alors que l’inspection générale des finances (IGF) vantait récemment la supervision financière des 9e Jeux de la Francophonie à Kinshasa, une révélation fracassante met en lumière une gestion financière désastreuse, qui a laissé le trésor public dans une situation préoccupante.

Au lieu des 48 millions de dollars initialement prévus pour l’organisation de ces jeux divertissants, la République démocratique du Congo a été confrontée à une dépense colossale de 324 millions de dollars, selon les dires de Nicolas Kazadi, ministre des Finances de la RDC. Une augmentation vertigineuse que les autorités qualifient de préoccupante, voire inacceptable.

D’après les informations récemment divulguées par Nicolas Kazadi, le budget des opérations a connu une augmentation exponentielle, passant de 12 à 78 millions de dollars, tandis que les dépenses en infrastructures ont grimpé en flèche, passant de 36 à 246 millions de dollars.

Ce dérapage financier a également été marqué par un dépassement du temps nécessaire pour organiser ces jeux, passant de quelques mois à environ trois ans. Un délai significatif qui a révélé des erreurs de planification et de gestion, révélées par le ministre des Finances.

Nicolas Kazadi a vivement critiqué Isidore Kwandja, le directeur national des neuvièmes jeux de la Francophonie, l’accusant d’avoir augmenté les rubriques budgétaires sans l’approbation du comité de pilotage des jeux. Kazadi a notamment déclaré : « Le directeur a signé des ordres de paiement pour certains bénéficiaires qu’il avait envisagé de recruter lui-même, sans disposer de la provision budgétaire nécessaire, ce qui ne devrait pas se produire. Nous sommes en train de donner la priorité aux paiements en fonction des besoins. Ceux qui ont effectivement travaillé recevront leur dû.« 

Pourtant, Isidore Kwandja a répliqué en précisant que le budget adopté par le Comité de pilotage et approuvé par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) était de 66,9 millions d’euros. Il a ajouté : « Nous avons été accompagnés par l’IGF depuis notre prise de fonctions jusqu’à aujourd’hui. Toutes les opérations financières ont été faites sous le regard de l’IGF. Nous sommes surpris d’apprendre, aussi, dans les réseaux sociaux que les Jeux auraient coûté 324 millions USD, alors que nous savons que le budget adopté par le Comité de pilotage et approuvé par l’OIF était de 66,9 millions d’euros, que nous n’avons toujours pas encaissés en totalité. »

Le gouvernement et ses liens obscurs

Ce cas de gestion financière chaotique rappelle une problématique récurrente en République démocratique du Congo, où le cabinet du président de la République a été accusé d’exercer une influence majeure sur la gestion financière de projets d’envergure. Selon des sources fiables, certains proches collaborateurs du président Félix Tshisekedi pourraient être impliqués dans cette affaire, jetant ainsi un voile d’incertitude sur la transparence des décisions financières majeures.

La situation actuelle interpelle sur la nécessité de revoir en profondeur les mécanismes de contrôle et de gestion des fonds publics en République démocratique du Congo. Les contribuables et la communauté internationale sont en droit d’attendre une reddition de comptes rigoureuse pour éviter que de tels écueils financiers ne se reproduisent à l’avenir. Des questions cruciales demeurent sans réponse, et l’ampleur du défi financier nécessite une action immédiate pour protéger l’intégrité du trésor public.

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